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Textiles chinois : la pression augmente sur Bruxelles

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19 août 2005


Photo d'une étiquette "made in china" cousue sur un vêtement photographié le 7 avril 2005, Photo : Mychèle Daniau
BRUXELLES (AFP) - La pression s'accroît sur la Commission européenne sur le front des textiles chinois, alors qu'une nouvelle catégorie de produits, les chemisiers, a atteint vendredi le plafond d'importations dans l'UE prévu dans l'accord signé en juin entre Pékin et Bruxelles.

"Ce matin, les quotas pour la catégorie 7, les chemisiers, a été atteint", a annoncé un porte-parole de l'exécutif européen, Rupert Krietemeyer.

"Les autorités douanières des pays membres n'émettront plus de licences d'importation pour ce produit", a-t-il précisé, ajoutant qu'il était probable qu'"un certain nombre d'autres quotas soient aussi atteints dans un avenir proche".

Dans les jours à venir, le plafond devrait ainsi être dépassé aussi pour les T-shirts, les soutien-gorges et les tissus en lin. Les quotas sont en effet déjà remplis à 90% pour ces trois produits, selon Bruxelles.

Au grand dam des distributeurs européens, des cargaisons entières de pull-overs et de pantalons étaient déjà interdites d'entrée dans l'Union européenne en raison du dépassement des quotas pour ces produits, respectivement mi-juillet et la semaine dernière.

Cette situation a conduit quatre pays européens (Allemagne, Pays-Bas, Suède et Danemark) à demander à Bruxelles de relever ces plafonds, arrêtés le 10 juin dans un accord amiable avec la Chine, a indiqué mardi l'exécutif européen.

Dans une tribune parue jeudi dans le quotidien britannique Financial Times, les ministres danois, finlandais, néerlandais et suédois du Commerce ou de l'Economie s'en sont en outre ouvertement pris aux quotas.

Ceux-ci risquent selon eux de provoquer la faillite d'entreprises européennes d'import-export et des pertes d'emplois.

Dans le camp opposé de ceux qui plaident pour rester vigilant à l'égard des importations chinoises, la ministre française déléguée au Commerce extérieure, Christine Lagarde, a prôné mercredi le "pragmatisme".

"Il n'est pas question d'adopter une position plus coulante, nous resterons très fermes sur les principes de l'accord qui a été négocié au mois de juin", a-t-elle estimé.

"En revanche, nous serons évidemment pragmatiques sur l'application pour éviter des embouteillages correspondant à des commandes qui ont été passées avant la signature de cet accord", a-t-elle nuancé.

Une porte-parole de la Commission a rappelé en début de semaine que Bruxelles avait "été autorisé par les Etats membres" à introduire une certaine flexibilité dans la gestion de l'accord, mais elle a souligné la nécessité d'analyser au préalable les statistiques des 25.

L'accord sino-européen conclu le 10 juin, après de délicates négociations entre le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, et le ministre chinois du Commerce, Bo Xilai, prévoit que Pékin modère jusqu'à fin 2007 ses ventes de textiles les plus sensibles dans l'UE.

Ce compromis visait à tempérer l'envolée des exportations chinoises de textiles vers l'UE constatée après la disparition le 1er janvier 2005 des derniers quotas encadrant les échanges textiles internationaux, qui avait suscité la colère des producteurs européens et d'Etats membres comme la France.

Une réunion entre la Commission européenne et les représentants, auprès de l'UE, des 25 pays membres est prévue la semaine prochaine à ce sujet.

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