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Topshop veut mettre la mode des podiums à la portée de toutes les bourses

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20 sept. 2005

LONDRES, 20 sept 2005 (AFP) - La compagnie Topshop a tenté de gommer lors de la semaine de la mode à Londres les frontières entre créateurs de renom et mode de la rue, présentant une ligne "Unique" qui veut permettre à plus de monde de s'habiller comme un star sans grever son budget.


Création de Unique de la marque Topshop, le 19 septembre 2005 à Londres

A Berkeley Square, au coeur du quartier cossu de Mayfair, à quelques pas des boutiques de luxe de Bond Street, la marque préférée des jeunes Britanniques sans le sou a érigé un chapiteau blanc pour son premier défilé. Evénement-phare de la semaine des défilés, qui a commencé dimanche, le tout-Londres s'y est pressé lundi.

Couleurs neutres et le plus souvent unies (blanc, noir, rouge, or, gris, vert nil ou vert bouteille), longueurs généralement mini, corsages kimonos, ou vestons-dos nus, shorts ultra-courts, mini-jupes, maillots de bains à capuche, Topshop a présenté une collection aux lignes nettes, originale mais tout à fait portable.

"La mode c'est le jeu. Mais le prix de la mode rend ce jeu inaccessible à la plupart des gens. Nous voulons que tout le monde puisse jouer", a expliqué à l'AFP Sophia Neophitou, directrice de la création d'Unique.

"Unique" rassemble une équipe de jeunes designers tout juste sortis des écoles.

Les vêtements, portés par des mannequins cotés comme Erin Wasson ou Sasha Piuvarova, ressemblent tout-à-fait aux créations qui défilent habituellement sur les podiums. A la différence du prix: ils seront vendus au printemps prochain entre 45 et 250 livres (65 à 370 euros).

Par comparaison, les modèles du gallois Julien MacDonald, ancien créateur de Givenchy, se vendent entre 125 et 15.000 livres.

"Nous sommes capables de présenter des créations de bonne qualité à un prix que la plupart des gens peuvent s'offrir. C'est ce qui est excitant, rendre la haute couture accessible à tout le monde", a expliqué à l'AFP Nick Passmore, créatrice de Unique.

Le milliardaire britannique Philip Green (groupe Arcadia), qui possède Topshop veut développer à l'étranger la marque, concurrente de l'espagnol Zara ou du suédois H et M (Hennes et Mauritz).


Création de Unique de la marque Topshop, le 19 septembre 2005 à Londres - Photo : Stringer

"Nous regardons le marché international, notamment les Etats-Unis. Nous voudrions ouvrir une boutique à Paris, mais nous n'avons pas trouvé d'emplacement", a-t-il confié à l'AFP.

Très populaire en Grande-Bretagne, ciblée sur une clientèle d'une vingtaine d'années, la marque est souvent accusée de piller les idées des créateurs.

Topshop est aussi l'un des principaux sponsors de la semaine de la mode: depuis plusieurs années, elle finance les défilés de jeunes créateurs sur plusieurs saisons.

L'initiative est une nouvelle illustration du mélange des genres, que certains appellent déjà le "mass-tige", contraction de mass-market et prestige.

Le groupe de distribution suédois Hennes et Mauritz (H et M) a fait appel à Stella McCartney, qui a sa propre griffe, pour dessiner une collection spéciale pour cet automne. Une opération similaire l'an dernier avec le couturier Karl Lagerfeld avait remporté un grand succès commercial.

A l'inverse, les grands noms de la mode se dotent d'une ligne de diffusion plus accessible (Marc by Marc Jacobs, Emporio Armani, DKNY de Donna Karan, D&G de Dolce & Gabbana), sans être à la portée de toutes les bourses.

Topshop peut-il faire de l'ombre aux créateurs, en leur volant leur clientèle? Non, affirme Julien MacDonald: "Lorsque vous voulez acheter un vêtement de créateur, vous acceptez de dépenser plus d'argent parce que vous achetez le mode de vie d'un créateur. Mais Topshop n'a pas de visage", a-t-il expliqué à l'AFP.

"Je fais des vêtements glamour, sexy, dans les tissus les plus chers du monde, eux ne le pourraient pas. Et personne ne dépenserait pour un produit de marque Topshop ce qu'il dépenserait pour un vêtement de créateur", assure-t-il.Par Catherine FAY de LESTRAC

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