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Urgania, l'entreprise qui redonne vie aux vêtements

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12 oct. 2006


Création Urgania
BEAUPREAU (Maine-et-Loire), 12 oct 2006 (AFP) - Des robes aux chemises, Véronique Sébire, styliste-modéliste autodidacte, crée avec sa société des vêtements uniques à partir de rebuts recyclés, une initiative saluée cette semaine aux Assises nationales du développement durable à Angers.

"Au-delà des concepts, le développement durable, c'est pour moi s'occuper de ce qui se passe autour de nous. On défend le commerce équitable mais faisons-nous tout ce qu'il faut pour qu'il le soit dans notre région?", témoigne Véronique Sébire.

Baptisée Urgania, du nom d'une petite fée, son entreprise est "l'aboutissement cohérent de près de quinze ans de réflexion". Formée au travail sur mesure dans un atelier de création à Quimper (Finistère), cette mère de cinq enfants a ensuite collaboré pendant neuf ans avec des entreprises d'insertion dans toute la France. "J'exerçais en freelance au contact de personnes en difficultés, à qui j'essayais de redonner confiance, en travaillant sur leur image, se souvient Véronique Sébire. Mais, je me suis aperçue petit à petit des limites des moyens donnés aux associations. On ne redonne pas du boulot comme ça à quelqu'un qui souffre".

L'obtention d'un DEFA (Diplôme d'étude à la formation d'animateur) sur la création et le recyclage va provoquer le déclic. "J'ai pris conscience de la réalité du problème des déchets et des immenses gâchis que génère notre société. Les gens jettent de véritables trésors".

Pantalons, pulls, chemises, vestes, robes et ensembles... Dans l'atelier d'Urgania, les vêtements récupérés auprès d'associations caritatives locales, reprennent une nouvelle vie. "Celui-là, c'était une grande veste baba cool abîmée, explique-t-elle en montrant un joli poncho. Je l'ai retaillée, finie au crochet et ça donne un nouveau vêtement".

Si les patchworks demandent beaucoup de temps de travail, parfois quelques simples ajouts suffisent. Une lisière, des nouveaux boutons, un peu de couleur redonnent de l'éclat et du style à une veste noire. "Je travaille beaucoup sur commande. Les personnes peuvent venir me voir avec leurs propres vêtements et on réfléchit ensemble, selon leur budget, pour les transformer".

Six mois après son lancement, Urgania rencontre bien plus qu'un succès d'estime. "J'ai d'abord vu venir des militants, des gens sensibilisés par la dimension écologique... Maintenant, ce sont les produits qui attirent les clients. C'est ce que je veux: que les gens ne croient pas que ce sont des créations au rabais. Il y a un vrai travail derrière", apprécie Véronique, qui souhaiterait aujourd'hui trouver un partenaire pour développer son entreprise.

Dans l'entrepôt de stockage d'Urgania, une montagne de sacs remplis de vêtements donne une idée du potentiel que cache le projet. "Et quand je pense qu'on vient de me refuser l'accès à un salon bio parce que mes vêtements ne l'étaient pas...", sourit la jeune chef d'entreprise.

Par Yves BOITEAU

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