Burberry : une année charnière pour la direction de l'entreprise

La maison de luxe britannique Burberry accueille cette semaine à son siège Julie Brown, sa nouvelle directrice financière et d'exploitation. Elle remplace à ce poste le directeur d'exploitation partant John Smith, qui restera toutefois au conseil d'administration de manière transitoire, ainsi que Carol Fairweather, l'ex-directrice financière, qui quitte officiellement ses fonctions 18 janvier.

L'arrivée effective de Julie Brown, qui avait été sélectionnée l'été dernier, marque le début d'une année charnière pour Burberry, dont la tête va aussi être réorganisée. En effet, si Christopher Bailey est appelé à rester directeur de la création, il laissera la direction générale de l'entreprise à Marco Gobbetti, prenant en contrepartie le titre de président.

Marco Gobbetti, actuellement PDG du groupe de luxe de vêtements et de maroquinerie Céline, propriété de LVMH, va rejoindre les rangs de Burberry le 27 janvier prochain. Il sera placé sous l'autorité directe du président du conseil d'administration du groupe britannique, John Peace, indique Burberry dans un communiqué.

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Le manager exercera dans un premier temps les fonctions de président exécutif pour l'Asie-Pacifique et le Moyen-Orient, avant de devenir directeur général le 5 juillet, jour où il intégrera le conseil d'administration du groupe.

Il supervisera l'ensemble des questions commerciales, opérationnelles et financières, même si certains analystes ont émis des doutes concernant l'équilibre de la nouvelle organisation, Christopher Bailey conservant un pouvoir conséquent au sein de l'entreprise puisqu'il reste directeur de la création et occupera une fonction de président, placé lui aussi sous l’autorité de John Peace.

Cette décision intervient après que les investisseurs ont critiqué la faiblesse de la croissance de l'activité alors que le secteur du luxe ralentissait. Dans les mois suivants l'annonce de cette réorganisation, le cours de l'action s'est toutefois repris, l'activité semblant avoir tiré profit de la baisse du cours de la livre sterling liée au Brexit, qui a soutenu les dépenses touristiques au Royaume-Uni.

Christopher Bailey occupait le poste de directeur général depuis mai 2014, époque où il avait pris cette responsabilité en plus de sa fonction de directeur de la création, qu'il exerçait alors depuis six ans. Son arrivée à la direction générale avait surpris un certain nombre d'analystes, qui avaient souligné son manque d'expérience à la tête d'une entreprise cotée de cette envergure.

Remplaçant à l'époque Angela Ahrendts, partie chez Apple, il a été confronté à un environnement d'affaires très mitigé, marqué notamment par une baisse de fréquentation des magasins Burberry à Hong Kong, région où la marque est très active.

En présentant un plan d'économie sur trois ans en mai dernier, le spécialiste du trench-coat avait prévenu que le marché mondial du luxe n'allait progresser que d'un faible pourcentage par an lors des cinq années à venir, alors qu'il avait bondi de 7% par an depuis 2010 du fait notamment de l'émergence des consommateurs fortunés chinois.

Sandra Halliday avec AFP