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26 juil. 2017
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NellyRodi croise les regards d’entrepreneurs du e-commerce

Publié le
26 juil. 2017

Le Slip Français, Prescription Lab et Frichti : trois exemples de modèles e-commerce qui tentent de se faire une place au soleil sur les marchés ultra-concurrentiels de la mode, de la beauté et de la livraison de repas à domicile, et trois témoins invités à exprimer leur vision lors de la journée de conférences annuelle de NellyRodi, organisée le 12 juillet dernier à Paris. Des ambitions, tous trois en ont, avec en commun la conviction que le modèle digital élargit le champ des possibles, mais aussi le sentiment d'une responsabilité particulière vis-à-vis des internautes et de leurs attentes à l'égard de ces nouveaux modèles économiques.


En parallèle de son e-shop multimarque et de sa marque propre, Prescription Lab édite également un magazine - Prescription Lab

 
« Pour exister sur le marché cosmétique, notre idée, c’est de casser les codes en matière de distribution, avec l’e-shop et la box, mais aussi en inventant un nouveau dialogue avec les consommatrices », explique Sarina Lavagne d'Ortigue, qui a lancé Prescription Lab en 2016. « J’adore Aesop par exemple, qui parle de beauté différemment, mais cela coûte juste un bras ! Nous voulons nous aussi sortir des injonctions, des normes du monde de la beauté, mais en étant plus accessibles », ajoute la fondatrice.
 
Même parti pris chez Frichti, qui a lancé en 2015 des plateaux repas. « On s’est dit qu’on pouvait faire mieux que l’existant, en privilégiant la qualité et surtout en mettant de la sincérité dans notre démarche, explique Julia Bijaoui. Le point commun à toutes les start-up qui fonctionnent actuellement, je crois que c’est cette volonté de remettre la transparence et le consommateur au centre », estime-t-elle.

« A la naissance du Slip Français, il y avait une recherche de sens. Je crois qu’aujourd’hui, notre désir personnel rencontre celui des clients. Ils ne font plus des achats statutaires par le prix, mais par le sens », explique Guillaume Gibault, le fondateur, pour qui se placer sur le créneau de la responsabilité environnementale et sociale via le made in France est particulièrement pertinent sur le Web, où l’engagement est une notion clé. Un modèle qui se construit en temps réel, avec une prise de risque élevée, estime-t-il : « Ce n’est pas en étant prudent qu’on gagne. Comme sur Mario Kart, il faut savoir se servir des accélérateurs et jeter quelques peaux de bananes… »
 
« On a une responsabilité en tant qu’entrepreneur, affirme Julia Bijaoui. Informer les clients au maximum, mais surtout faire des choix, des compromis, pour conserver notre accessibilité et qu’ils soient compris ». Mais la transparence permet également de trouver des alliés et pas seulement des clients, estime Sarina Lavagne d'Ortigue pour Prescription Lab. « Cette transparence, cette ouverture de notre modèle sur l'extérieur, facilite également les contacts, les rencontres, avec des investisseurs potentiels par exemple. »


Campagne de la fête des pères - Le Slip Français

 
Trois acteurs qui partagent une même opinion : aucun de leurs projets n’aurait pu exister sans les réseaux sociaux. « Personne ne peut être référencé par Google au démarrage, avance Sarina Lavagne d'Ortigue. L'e-commerce sans les réseaux sociaux, c’est impossible ». Des stratégies qui s’affinent avec temps, comme le prouve le système bien rodé du Slip Français qui, depuis ses débuts, surfe sur l’actualité et a pour cela fixé un calendrier. « Pour réunir les conditions de la créativité, nous préparons la narration, l’histoire que nous allons raconter huit semaines à l’avance, en étudiant quels seront les événements les plus relayés dans l’année, de la sortie d’un film au Tour de France, explique Guillaume Gibault. Nos collections et notre communication peuvent ainsi rebondir sur l’actu, avec un peu d’avance, ce qui nous permet de conserver une capacité de réaction à chaud en parallèle, comme pour détourner le portrait officiel d’Emmanuel Macron ! » cite-t-il comme exemple.
 
« Aujourd’hui, les internautes ne veulent plus tellement qu’on leur parle des produits, valide Julia Bijaoui. Le but, c'est de raconter une histoire avec le plus de points de contact possibles, sur les réseaux, le site, dans les médias traditionnels, et moi je crois encore au retail, il peut être expérientiel. Un bon vendeur vaut mieux qu’un écran », estime le dirigeant du Slip Français, qui compte quatre boutiques en France. Plus qu’une histoire d'e-commerce donc, au bout de six ans : « On construit, on oriente chaque jour les choses pour devenir une vraie marque et pourquoi pas le Dim du futur et réinventer l’industrie textile française ? »
 
Si Guillaume Gibault ne s’interdit rien, la fondatrice de Frichti non plus, citant un exemple de start-up pour le moins abouti. « A sa création, Google s’était donné une mission très vaste : organiser l'information à l'échelle mondiale. Je pense que c’est la clé de nos business model : se fixer un objectif assez large au départ, mieux manger par exemple, pour ensuite ouvrir plein de tiroirs comme autant de propositions allant dans ce sens ! » relève Julia Bijaoui. Un vaste champ des possibles ouvert par le digital, mais aussi et surtout la capacité de prise de risque, a-t-on conclu lors de cette table ronde organisée par NellyRodi.

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