Woolrich se lance dans le technique avec son nouvel actionnaire japonais

Auteur :

Elena Passeri

Traduit par
Olivier Guyot

Publié le
27 oct. 2017

Il y a un an, la société italienne WP Lavori in Corso, qui développait de longue date la ligne premium Woolrich John & Rich en Europe, prenait le contrôle global de la marque américaine Woolrich, via la fusion des entités européennes et américaines. Une nouvelle entité baptisée Woolrich International voyait le jour. Celle-ci compte depuis cet été un nouvel actionnaire minoritaire : le groupe japonais Goldwin.

Partenaire sur son marché de Woolrich et spécialistes des marques de sport et d'outdoor, Goldwin est entré au capital en reprenant des parts de WP Lavori in Corso. Les ressorts de cet accord ont été dévoilés cette semaine, mais les conditions exactes de l'accord financier n'ont pas été dévoilées. On sait cependant qu'il s'accompagne d'une augmentation de capital.

« Avec cette nouvelle alliance, trois pôles industriels bien différenciés sont créés, explique Andrea Cané, directeur créatif de Woolrich à FashionNetwork.com. Le premier est l'italien, qui continuera de développer la ligne contemporaine. Le second est le nouveau pôle japonais, qui va travailler pour créer une ligne technique, mais ayant du style, qui pourra être intégrée à la collection italienne. Enfin, le troisième volet, l'américain, sera lié à la production de tissus et de laine pour les deux collections. L'opération nous fournit un partenaire stratégique non seulement d'un point de vue financier mais surtout industriel. Nous devrons habituer nos clients à un type de produit plus évolué. Ce sera comme entre les années 1950 et 1990, quand Woolrich produisait des vêtements parmi les plus performants. »

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Le savoir-faire de Goldwin, qui dispose d'un centre de développement de nouvelles technologies dédié à l'outdoor, et qui est déjà distributeur de Woolrich au Japon et en Corée, sera le point de départ de la nouvelle collection « Woolrich Outdoor Label ». Celle-ci a pour objectif de permettre à l'entreprise d'être compétitive au niveau international vis-à-vis des principaux acteurs du segment. Son activité doit aussi compenser les saisons printemps-été durant lesquelles la ligne Woolrich classique est moins forte.

Pour cette gamme outdoor, Takao Watanabe, vice-président de Goldwin, annonce l'utilisation de « matériaux protéiques synthétiques exempts de pétrole, co-développés avec notre partenaire, Spiber Inc., une start-up japonaise qui a récemment attiré l'attention sur ses matériaux protéiques synthétiques révolutionnaires ». La marque entend en effet mettre en avant la qualité de ses matériaux en plus du style pour se faire une place sur ce segment très disputé.
 

« Le projet prévoit la sortie de la première collection avec automne-hiver 2018-2019, uniquement pour l'homme pour commencer, et présentera une vingtaine de styles, précise le directeur créatif. Il y aura des vestes, chemises et pantalons. Quant à la femme, un premier lancement aura lieu en flash, pour l'été 2019, mais les premières collections complètes seront celles d'automne-hiver 2019-20. L'enfant ne devrait pas être introduit avant 2020. »

Les collections seront distribuées via un réseau de distribution exclusif en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, ainsi que dans les flagships dont le premier ouvre à Milan. « Nous pensons ouvrir de nouveaux magasins en partenariat avec Goldwin, le premier à l'automne-hiver 2018 à Tokyo : il s'agira d'un flagship présentant toutes les lignes de Woolrich. Au Japon, nous sommes déjà présents, avec l'ancien distributeur, à travers trois points de vente, mais avec les nouveaux partenaires, nous en allons ouvrir cinq autres dans le pays d'ici à 2020. Nous envisageons également une coentreprise en Chine avec un partenaire local pour un développement commercial aussi sur le territoire chinois », conclut le directeur créatif.
 
Woolrich International, présidé par Cristina Calori (président et chef de la direction de WP Lavori dans Corso) et dirigé par le PDG, Paolo Corinaldesi, est basé à Londres, avec des bureaux opérationnels à New York, en Pennsylvanie, à Bologne et Milan, et emploie un total de 300 personnes. La société a clôturé l'exercice 2016 avec un chiffre d'affaires de 190 millions de dollars et prévoit un taux de croissance annuel moyen de 12 % entre 2017 et 2020.