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24 avr. 2018
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Les French Days : le Black Friday à la française divise les professionnels

Publié le
24 avr. 2018

La Redoute, ShowroomPrivé, RueduCommerce, Fnac Darty, Cdiscount et Boulanger : ces six enseignes et portails ont annoncé il y a quelques jours lancer, du 27 avril au 1er mai, les French Days, bâtis sur le modèle du Black Friday. Depuis rejointe par d’autres acteurs du secteur, cette initiative reçoit le soutien poli des fédérations représentatives du commerce, non sans soulever quelques critiques.

AFP


« On ne s’ingère pas dans la politique commerciale des entreprises. Pour autant sur un sujet aussi essentiel, il n’aurait pas été inopportun que certains acteurs fasse part de cette intention au Conseil du commerce de France, nous indique ainsi Bernard Morvan, président de la Fédération française de l’habillement (FNH). Et je dis cela sachant que j’ai toujours défendu l’idée de quatre périodes concentrées de rabais. Peut-être que les French Days annoncent d’ailleurs cette concentration, avec des promotions qui se regrouperont autour du rendez-vous. Même si les dates ne sont pas bien choisies, avec un 1er mai, jour férié chômé, qui ne profitera vraiment qu’aux e-commerçants ».

Pour Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux, il ne faut pas s’attendre à voir l’exécutif réagir à cette opération : « le gouvernement n’a pas à prendre position, puisqu’il ne s’agit pas de ventes à perte, souligne le responsable, qui se veut confiant. Déjà, l’exemple du Black Friday montre que, même si cela prend sur les ventes de fin d’année, l’expérience reste positive. Ensuite, il y a déjà de nombreuses opérations promotionnelles à cette période. Et, surtout, c’est dans l’air du temps, les consommateurs sont friands de ce type d’opération. Et l’e-commerce l’a bien compris. Mieux peut-être que les commerçants physiques. On ne reviendra plus en arrière. On y est favorable dans la mesure où, plus il y aura d’acteurs, plus cela fonctionnera ».

« Nous ne sommes pas opposés à la création d’un nouveau moment qui permette de déstocker une partie des collections, nous indique Pierre-François Le Louët, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin (FFPAPF). Mais c’est le retardement des dates des soldes d’hiver qui est pour nous le vrai gros sujet, ce qu'a d’ailleurs une nouvelle fois illustré une fin d'hiver à la météo difficile, qui ne nous a pas permis de vendre les pièces du printemps-été ».

« Les enseignes de l’habillement sont assez surprises, avec un temps très court pour s’y préparer, explique Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce, qui regroupe les Fédérations des enseignes de l’habillement et de la chaussure (FEH et FEC), ainsi que l’Union du grand commerce de centre-ville (UCV). Etait-ce vraiment la bonne solution de faire un nouvel événement, en plus sur plusieurs jours, pour ne parler une nouvelle fois que du prix ? On sait déjà qu’un produit sur deux est vendu au rabais, que l’opération ne participera pas à la visibilité du vrai prix. S’il doit y avoir un événement, il faut qu’il contribue aussi bien à Internet qu’au réseau physique  ».

Prudence et impressions mitigées résument très largement les sentiments exprimés par les commerçants contactés. « Tout le monde est très gêné par cette histoire de soldes, nous confie un représentant du secteur gardant l'anonymat. Il y a tellement de projets antagonistes, avec la position des grands magasins d’un côté, le digital qui bouleverse tout de l’autre, la lutte pour relancer les centres-villes, les élections locales qui arrivent, la concurrence importante de Londres… Tout cela montre une fragilité. Et cette fragilité du secteur ne permet pas que sortent des choses très solides ou des projets très ambitieux ».

Plusieurs autres projets commerciaux

« C’est une initiative privée, nous ne la commentons pas », répond de son côté Fanny Favorel-Pige, secrétaire générale du Conseil du commerce de France. L’organe professionnel, interlocuteur du gouvernement, regroupe en son sein un grand nombre de fédérations du commerce entre lesquelles les French Days raviveraient, selon nos informations, les forts désaccords entourant la question des soldes et promotions. Des divergences renforcées par le fait que de très nombreux projets s’étaient fait jour sur le terrain pour animer les commerces au printemps, et notamment un projet de rendez-vous promotionnel lancé par le ministre de l’Economie lui-même.

« Les commerçants vont préparer ensemble un nouveau rendez-vous commercial pour le printemps 2019, indiquait ainsi le Conseil en janvier. Au-delà des soldes, la mission a aussi examiné l’opportunité de créer un événement d’envergure nationale de type "Black Friday" entre deux périodes de soldes. S’ils ne sont pas tous demandeurs, les commerçants sont plutôt ouverts à la création d’un tel événement ».

Un travail qui, selon nos informations, n’a pour l’heure pas connu de suites parmi les instances représentatives, dans l’attente d’une saisine de la Commission de concertation du commerce (3C). Une commission qui porte par ailleurs un autre projet : un événement national de valorisation des métiers du secteur, sorte de rendez-vous qui s’apparenterait aux Journées du Patrimoine, et durant lequel des commerces de toutes tailles et secteurs pourraient ouvrir leurs coulisses aux visiteurs une fois par an. Un projet, là encore, en "stand by", selon nos informations, après un premier travail de défrichement.

« Là où les French Days sont centrés sur le prix, cette nouvelle Fête du Printemps qui a été évoquée par le Conseil devrait être, selon nous, tournée vers d’autres valorisations telles que le métier de commerçant et le produit, explique Yohann Petiot. Et, surtout, dans une période qui puisse pleinement associer Internet et les commerces physiques, puisque le but est de ramener les gens en magasins ».

La Fédération nationale de l'habillement porte également son propre projet de nouveau rendez-vous : un « parcours progressif » dans les villes de France visant à faire redécouvrir les boutiques aux consommateurs, mais, à la différence du projet de la 3C, avec pour ambition de valoriser l’offre plutôt que les métiers du commerce. « Il s’agirait d’une visite de la ville, par étapes, chez des commerçants ouvrant leurs portes sans idées mercantiles, pour faire découvrir leurs produits avec un accueil sympathique et convivial », explique Bernard Morvan.

Les French Days naissent donc dans un contexte difficile pour le secteur du commerce. D’autant que le raccourcissement des soldes à quatre semaines n’a pas réglé les divergences d’opinions entre acteurs sur le calendrier des ventes à perte. « Nous attendons encore d’autres décisions sur les soldes », indique Gontran Thüring, tandis que plusieurs professionnels contactés s’interrogent sur le timing de communication, très court, choisi par les French Days. « Il y a une volonté des enseignes, face aux difficultés que nous connaissons tous, d’organiser une alternative, et surtout de ne pas se voir imposer quoi que ce soit par le gouvernement », analyse de son côté Bernard Morvan. Quant à savoir si organiser un nouveau rendez-vous en pleine réforme des soldes était la chose à faire, c’est là encore une question qui divise. « Ce n’était pas l’urgence », déplore pour sa part Pierre-François le Louët.

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