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28 sept. 2021
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A Paris, la jeune création rallume l’espoir

Publié le
28 sept. 2021

La Semaine de la mode est entrée dans le vif du sujet, mardi, avec les présentations digitales et les premiers défilés physiques pour le printemps-été 2022. S’illustraient notamment, mardi, de nombreux jeunes créateurs, qui ont su à nouveau insuffler leur fraîcheur à cette scène mode sortant progressivement de la pandémie avec des collections optimistes et abouties. Botter, Dawei et Victoria/Tomas ont démontré en particulier leur capacité de résilience.


Une plongée à vingt mille lieues sous les mers avec la jeune marque - Botter


Botter a séduit en ouvrant la deuxième journée parisienne avec une vidéo attrayante et surtout une collection d’une grande beauté, intitulée "global warning" (alarme mondiale) en résonance avec le "global warming" (réchauffement climatique). Les deux créateurs néerlandais Lisi Herrebrugh et Rushemy, qui ont rejoint avec leur marque masculine le calendrier parisien début 2020 (juste avant la pandémie !), continuent d’alerter avec leurs moyens sur la détérioration irréversible de notre planète.

Dans le cas présent, ils ont centré leur vidéo sur la mer et utilisé à 70% des tissus conçus à partir de plastique issu des océans et recyclé par l’organisation Parley for the Oceans. Le bleu domine, donc, dans diverses tonalités allant du turquoise au marine. Les stylistes, qui sont aussi à la direction artistique de Nina Ricci, revisitent notamment le costume transformant la veste, privée de boutons et dont il ne reste que les typiques poches sur les côtés, en tunique à profonde encolure, facile à enfiler sur un col roulé. Parfois cette tunique se fait plus féminine refermée par un col rond.

Le monde marin et l’eau sont au centre de la collection, thème récurrent chez le duo depuis la création de Botter en 2017, les deux designers, couple à la scène comme à la ville, citant toujours en filigrane leurs mêmes origines caribéennes. Ils proposent ainsi une série d’accessoires aquatiques, comme le chapeau parapluie et un coupe-vent évasé affublé des mêmes baleines que le parapluie.
 
Mais ils déclinent aussi le monde marin à travers toutes sortes de détails. Le porte-clé en forme de sardine, le gilet en forme de filet de pêcheur avec ses filins en nylon perlées emprisonnant des poissons. Le masque de plongée à enfiler sur une cagoule, comme si on était au fond des mers, associé par exemple à un gilet noir moulant à bords jaunes rappelant l’esthétique des combinaisons de plongée en néoprène. Ou encore ce sac en forme de mini bouteille d’oxygène rouge.
 
Des tricots seconde peau à motifs imprimés, tels des algues enchevêtrées, viennent égayer cette garde-robe sombre comme les profondeurs marines, d’une grande élégance, à la foi sobre et très contemporaine.
 

Dawei - Dawei


Dawei a dévoilé son travail également en digital révélant une collection pour l’été prochain très dense et articulée à l’esprit chic et urbain, avec des vêtements qui s’enfilent avec naturel et dégagent un confort inné. Tout se joue sur les volumes et les superpositions pour aboutir à des ensembles cohérents, où chaque pièce est interchangeable.Tout se décompose, se recompose et se stratifie dans un jeu infini de possibles, les vêtements s’assemblant ton sur ton, dans un total look très minimaliste cette saison (noir, blanc, jaune poussin, vieux rose, ainsi qu’une variation sur des rayures).
 
Manteaux, trenchs, vestes, corsages, jupes mi-longues évasées ou pantalons amples se superposent, présentant à chaque fois un détail qui fait la différence. Rien n’est banal, en effet, chez Dawei, que ce soit dans la structure, les coupes et les finitions. Les constructions sont asymétriques et façonnent la silhouette de manière sophistiquée à travers des jeux de plis, agençant par exemple les pans d’une jupe comme un origami, mais aussi en drapant ou plissant le tissu.  
 
Le designer chinois Dawei Sun, qui a lancé sa marque de prêt-à-porter haut de gamme en 2016, poursuit sur sa lancée et s’affirme de saison en saison comme une valeur sûre de la créativité made in Paris. Il vient d’ouvrir au deuxième étage des Galeries Lafayette Haussemann sa toute première boutique, un espace de 35 mètres carrés aménagé par le studio créatif Singular. Il a aussi renforcé sa présence sur le marché américain avec deux nouvelles adresses prestigieuses telles Saks Fifth Avenue à New-York et Neiman Marcus.
 

Le chic parisien du label - Victoria/Tomas


Victoria/Tomas, qui a défilé à la Caserne mardi, a voulu célébrer son retour physique sur les podiums avec un véritable événement faisant appel à plusieurs artistes de différents horizons. A commencer par Cyril Lancelin, qui a installé sur la scène une énorme pyramide gonflable composée de ballons rose fluo, sous laquelle passaient les mannequins, accompagnés de la bande-son du musicien français Lewis OfMan.
 
Cette création pop et ludique a inspiré la collection, de la palette ultra vitaminée aux accessoires, tels les sacs en forme de mini pyramide. C’est une garde-robe gaie et haute en couleurs, qu’ont imaginée Victoria Feldman et Tomas Berzins, poursuivant leur travail sur le vêtement réversible, tout en invitant le designer Edward Crutchley à participer via ses imprimés surréalistes.
 
Ainsi les robes rose et rouge fluctuent et fouettent l’air de leurs fines franges, tout comme ces pantalons et vestes frangés vert et turquoise, ou ces robes zippées jaune et orange. Des tenues sobres, comme ce costume lâche beige, prennent une allure street, dès qu’on les retourne laissant apparaître des dessins pop, tout comme la petite robe noire qui se transforme soudain en tunique ethnique à motif vert fluo.
 
 

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