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Clémentine Martin
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30 sept. 2022
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À Paris, le rêve américain de Vaquera côtoie les Marilyn de Pressiat

Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
30 sept. 2022

La griffe new-yorkaise Vaquera participait pour la deuxième fois consécutive à la Semaine de la mode parisienne. Et cette fois-ci, elle a fait le choix d’un retour aux racines. À travers cette nouvelle collection, la griffe fondée par Patric DiCaprio et Bryn Taubensee en 2013 réaffirme son style emblématique et rend hommage à son pays d’origine: les États-Unis. Entre les clins d’œil plus ou moins subtils à la culture et aux traditions américaines, on retiendra surtout une silhouette forte: celle d’une robe à traîne ultra-décolletée, composée de lambeaux du drapeau américain. Le "Stars & Stripes", imprimé parmi les plus célèbres au monde, est revu et corrigé suivant une interprétation novatrice.


Vaquera - Printemps-été 2023 - Collection femme - Paris - © PixelFormula


Comme à son habitude, cette marque distribuée (entre autres) chez Dover Street Market a fait défiler ses mannequins sur une bande-son électro agressive, rappelant par certains aspects les raves de l’espace 3537 de la rue des Francs-Bourgeois. Arpentant le podium à grandes enjambées, les modèles portaient des pièces plutôt commerciales, comme ces jupes et ces pantalons en jean délavés à l’acide aux tonalités jaunies ou ces pulls et gilets en maille. Certaines créations bien plus subversives étaient plus représentatives de la personnalité originelle de cette griffe de caractère, finaliste du prix CFDA Vogue Fashion Fund en 2017.

Le défilé a marqué la clôture de la première journée de la Fashion Week parisienne, débutée le lundi 26 septembre. Certaines silhouettes faisaient preuve d’une irrévérence calculée, comme cette robe blanche à volants et manches bouffantes, portée avec une toque en tissu et un short en jean. Il s’agit en fait d’une réinterprétation de la robe de mariée de la mère de Patric DiCaprio. Le style baroque du label s’applique aussi à des tops et des jupes asymétriques en satin métallisé et à une mini-robe babydoll.

La sensualité était aussi de la partie, avec une combinaison marron moulante et semi-transparente, ou encore un soutien-gorge spectaculaire porté sous un blouson crop top, tous deux ornés de franges et puisant leur inspiration dans l’univers BDSM. L’une des mannequins était pour sa part uniquement vêtue d’un trikini blanc composé de trois étoiles couvrant les tétons et le pubis, porté avec un foulard de la même couleur.

Codes hollywoodiens chez Pressiat




Défilé Pressiat - DR


Chez Pressiat, l’heure était aussi à la rébellion. Lancée en 2020 par le jeune designer Vincent Garnier Pressiat, cette marque s’est fait connaître par son goût pour les contrastes. Intitulée "Suspicious", la collection printemps-été 2023 de la griffe était présentée à l’espace Quartier Général, au 71, rue de la Fontaine-au-Roi. Les influences, cette fois, allaient chercher du côté des codes classiques d’Hollywood, mettant à l’honneur le blond platine de Marilyn Monroe et le glamour de longues robes ajustées ou d’épaulettes exagérées. Originaire de Besançon, le jeune créateur aime puiser son inspiration dans la mode des années 1990.

La marque commercialise ses collections via la boutique multimarque H. Lorenzo et sur sa propre boutique en ligne. Elle a dévoilé un défilé mixte ouvert par une robe noire à manches longues en gaze transparente, portée avec des cuissardes vernies à plateforme. Elle était suivie d’un costume gris ajusté avec une cravate fine, d’un poncho en maille ajouré et d’une série de looks faisant référence à l’univers de la lingerie, ainsi que de shorts et de blousons en cuir, de robes longues à épaulettes aux volumes exagérés pour allonger la silhouette et même d’un look seulement composé d’une chaîne et d’un string métallisé dévoilant tout le corps de la mannequin.

"J’ai été l’assistant de John Galliano chez Maison Margiela avant d’entrer chez Saint Laurent et Balmain. La pause provoquée par la pandémie m’a donné l’occasion de lancer ma propre marque", explique Vincent Garnier Pressiat à FashionNetwork.com. Il s’autorise à "voir les choses en grand" avec ce projet et envisage même de diversifier son offre, pour l’instant composée de pièces produites en France et en Tunisie pouvant aller jusqu’à 13.000 euros pour les créations les plus élaborées. Il n’écarte pas non plus l’idée de se lancer un jour dans la décoration.

"Pour moi, il est fondamental d’introduire la haute couture dans tout ce que je fais en utilisant un savoir-faire artisanal ou en ajoutant des éléments de lingerie, tout en conservant un positionnement prêt-à-porter haut de gamme", argumente le designer. Ses créations ont déjà séduit des célébrités comme la rappeuse américaine Megan Thee Stallion, le danseur et mannequin international Alton Mason et l'actrice anglaise Charlotte Rampling.

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