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15 févr. 2010
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A la Fashion Week, Malandrino et Yamamoto démontrent que la mode est prouesse

Par
AFP
Publié le
15 févr. 2010

NEW YORK (Etats-Unis), 14 fév 2010 (AFP) - Certains créateurs ont des difficultés financières, d'autres sont en pleine expansion, mais la mode restera toujours et avant tout une affaire de prouesse technique, comme l'ont montré dimanche à New York Catherine Malandrino et Yohji Yamamoto.

Malandrino
Collection « Khan » automne-hiver 2010/2001 de Catherine Malandrino, présentée hier à New York

Cette quatrième journée de la "Fashion Week" Automne-Hiver 2010 s'est poursuivie à un rythme effréné, un bus conduisant journalistes, photographes et vidéastes à travers la ville pour suivre des défilés qui se déroulent sous les tentes de Bryant Park (centre de Manhattan), mais aussi au Chelsea Museum (sud-ouest), à l'ancienne armurerie de Park Avenue (nord-est), dans des lofts ou des hangars.

La Française Catherine Malandrino, installée avec succès à New York depuis une dizaine d'années, a préféré au traditionnel défilé sur un podium, à grand renfort de musique disco, la formule de la "présentation", plus triste mais moins chère et permettant l'accès d'un plus grand nombre de personnes: une quarantaine de mannequins passent une heure juchées sur des piédestaux, sans bouger, matraquées par les flashs des photographes tandis que les rédactrices de mode examinent les vêtements qu'elles portent et prennent des notes.

La collection, baptisée "Khan", était tournée vers les steppes d'Asie centrale, la sophistication en plus. Mme Malandrino a une passion pour les cuirs macramés, les résilles, les mailles crochetées, les plissés, et elle traite toutes ces techniques avec une maestria croissante, sans jamais oublier l'effet esthétique final.

Les jeunes filles portaient des sarouels rouille ou gris avec des blousons en lamelles de cuir, des jupes plissées courtes avec applique à la taille et petit haut en résille noir, le tout agrémenté de colliers et bracelets d'inspiration ethnique, signés de la créatrice.

Les robes bleu pétrole mélangeaient satin, crochet et torsades, tombant impeccablement sur les mannequins statuaires, à qui des assistants apportaient de l'eau de temps à autre.

Comme dans de nombreux autres défilés de cette saison, la fourrure est là, jamais longue, plutôt portée en blouson, en petite cape ou en boléro. Et Catherine Malandrino, qui après avoir conquis la Russie s'apprêterait à ouvrir des dizaines de boutiques en Chine, signe aussi les chaussures, qui évoquent le sabot du cheval mais n'oublient pas la féminité du talon haut.

A l'autre bout de la ville, Yohji Yamamoto a présenté la collection qu'il a dessinée pour la marque J3, qui appartient au groupe Adidas avec lequel il collabore depuis plusieurs saisons.

Le Japonais de 66 ans, dont la société s'est mise à l'automne dernier sous la protection de la loi sur les faillites, ne s'est pas démenti, se posant une fois de plus et en dépit de ses difficultés en roi de la coupe, de la déstructuration et des asymétries. Et de l'élégance minimaliste.

Dans un décor de faisceaux laser, des mannequins hommes et femmes ont montré un florilège de robes-manteaux déstructurées et zippées, de superpositions de lainages composant des sculptures, de jupes-pantalon de samouraï, et de capes avec ou sans manches et à capuches, équipements esthétiques et androgynes pour combattants urbains des temps modernes.

Plus tôt dans l'après-midi, la présidente de l'Association des créateurs américains, la créatrice Diane von Furstemberg, a présenté une collection "yin et yang" destinée à celles "qui vivent une vie d'homme dans un corps de femme."

La journée de lundi devait être marquée par le défilé très attendu de Marc Jacobs, prévu à 20 heures (1H00 GMT mardi)

Par Paola MESSANA

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