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Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
29 juil. 2019
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Accord commercial avec l'UE : le casse-tête des fabricants vietnamiens

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Paul Kaplan
Publié le
29 juil. 2019

Pour Tran Nhu Tung, le nouvel accord de libre-échange conclu entre le Vietnam et l'Union européenne, tout juste signé, présente à la fois une énorme opportunité et un casse-tête logistique.

Le vice-président de Thanh Cong Textile Garment Investment Trading (TCM), groupe de fabrication basé à Hô-Chi-Minh-Ville, prévoit une expansion rapide sous l'effet de l'afflux de commandes qui devraient découler de l'accord de libre-échange entre l'UE et le Vietnam (EVFTA).


Reuters


« L'EVFTA va changer les règles du jeu et ouvrir la voie à la domination des fabricants vietnamiens sur le marché européen », prétend Tran Nhu Tung au milieu du cliquetis de milliers de machines à coudre, sous le toit en tôles d'une usine située à la périphérie du coeur commercial du Vietnam.

Selon les analystes, le secteur de l'habillement, qui représente environ 10 % des exportations vietnamiennes et s'acquitte actuellement de droits de douane d'environ 9 % auprès de l'UE, sera de loin le plus grand bénéficiaire de l'EVFTA, finalisé le mois dernier.

L'UE est déjà le deuxième marché pour les fabricants de vêtements vietnamiens, après les États-Unis : elle représentait 15 % des exportations totales de vêtements du pays l'année dernière, selon les données des douanes vietnamiennes.

Tran Nhu Tung s'attend à ce que le nombre de commandes reçues par son usine, qui produit des uniformes professionnels et des vêtements de sport, augmente d'au moins 15 % une fois que l'EVFTA, qui ramènera à zéro les droits de douane perçus sur près de la moitié de tous les vêtements produits au Vietnam, aura été ratifié par le Parlement européen.

Le Vietnam, dont les exportations sont soutenues par plus d'une douzaine d'accords de libre-échange, est un maillon incontournable de la chaîne d'approvisionnement manufacturière mondiale. En décembre dernier, le Premier ministre, Nguyen Xuan Phuc, a même déclaré lors d'un forum à Hanoï que le Vietnam est « l'une des grandes usines du monde ».

Cette capacité est toutefois mise à l'épreuve par la demande croissante engendrée par l'EVFTA et par la perturbation mondiale causée par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui a entraîné un déplacement de la fabrication mondiale de la Chine vers le Vietnam et d'autres pays voisins.

Des pénuries de personnel ont déjà commencé à se manifester dans le secteur de l'habillement au Vietnam, où la grande majorité des fabricants se concentrent sur le processus de couture et de coupe, qui nécessite beaucoup de main-d'œuvre. Ce qui explique également pourquoi les marques de mode internationales se tournent de plus en plus vers ce pays d'Asie du Sud-Est.

Les bas salaires et la longueur des horaires de travail rendent le recrutement difficile pour les nouvelles usines ; la demande de main-d'oeuvre a augmenté de 7 % depuis 2018, selon la société de recrutement Navigos Search, basée à Hô-Chi-Minh-Ville.

« Le secteur manque encore de ressources humaines, en particulier d'employés de haut niveau dotés de compétences spécialisées », précise Mai Nguyen, directrice générale de Navigos, auprès de l'agence Reuters.

Pour Tran Nhu Tung, sur le point d'ouvrir une usine de teinture pour répondre à la demande, il faut donc dénicher un ingénieur chimiste capable de diriger son nouveau site et ce n'est pas une mince affaire.

« Recruter des gens pour faire fonctionner les machines à teindre ou à tisser, c'est facile. Ce sont des ouvriers et nous pouvons les former », explique Tran Nhu Tung. « Mais il est rare de trouver des ingénieurs chimistes expérimentés, qui possèdent une connaissance approfondie de la chimie et de la teinture. Je peux les compter sur les doigts de la main. »

Par ailleurs, l'EVFTA impose une autre difficulté pour l'industrie du vêtement au Vietnam : des règles strictes sur le pays d'origine des matières premières - ou sur la « double transformation » des marchandises. En clair, pour les fabricants comme Tran Nhu Tung, le textile et le produit fini eux-mêmes doivent être vietnamiens ou provenir d'un pays avec lequel l'UE entretient déjà un accord de libre-échange pour être exempts de droits douaniers.

Cette condition s'explique en partie par les fortes pressions exercées par les fabricants européens, qui luttent déjà contre les importations bon marché en provenance de pays comme la Chine. Au cours d'une audience menée en 2013, les fabricants européens de vêtements avaient ainsi exprimé leur inquiétude quant au fait qu'un accord de libre-échange avec le Vietnam pourrait ouvrir la voie à l'entrée sur le marché européen de textiles chinois bon marché, après leur transformation en vêtements sur le sol vietnamien.

Les fabricants italiens de textiles et la Confédération européenne de l'habillement et du textile (Euratex) ont donc mené des négociations pour empêcher les produits chinois ayant subi un processus de finition au Vietnam d'entrer dans l'Union européenne sans droits de douane. Ils se sont également battus pour retarder la suppression des droits de douane pendant un certain temps après la signature de l'accord afin d'éviter un afflux soudain de produits vietnamiens sur le marché européen.

« Au final, compte tenu des conditions de départ, nous avons réussi à limiter les dégâts causés par l'accord de libre-échange », s'était alors réjouie la Sistema Moda Italia, la fédération des fabricants italiens de textile et de mode, dans un communiqué.

Actuellement, près de 70 % des matières premières utilisées dans la confection vietnamienne proviennent de l'étranger, en particulier de Chine, selon les données officielles. Les fabricants de vêtements au Vietnam affirment que peu d'entre eux peuvent se permettre le processus coûteux de la production de leurs propres matières premières.

« Nous n'avons pas l'intention d'investir dans la teinture... C'est un processus coûteux qui nécessite des travailleurs hautement qualifiés », explique ainsi le propriétaire d'une petite usine basée à Hô-Chi-Minh-Ville, qui emploie environ 800 personnes. « L'importation des matières premières est moins chère, plus simple et plus rapide pour les petites entreprises comme la nôtre », ajoute-t-il, sous couvert d'anonymat. Son usine, située dans une zone industrielle à environ 20 kilomètres du centre-ville, produit avant tout du prêt-à-porter féminin et affirme que l'Allemagne est son principal marché d'exportation.

« La question de l'origine est aussi importante pour nous. Nous envisageons donc d'importer nos matières premières de Corée du Sud, qui a déjà établi des relations de libre-échange avec l'UE, plutôt que de Chine », affirme le propriétaire. « Les coûts seront plus élevés, ce qui veut dire moins de profit pour nous, mais c'est la meilleure alternative qui se présente pour le moment. »

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