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19 mars 2014
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Adrian Diaconu: "Il faut donner les moyens à Monette de se développer"

Publié le
19 mars 2014

Il vient de sauver la marque Monette de la disparition en reprenant, après liquidation par le tribunal de commerce, l’atelier de Lout à Bourg-en-Bresse et le personnel au siège de la marque à Paris.
Pourtant, Adrian Diaconu ne connaît pas le marché du textile. Spécialiste de l’informatique et de la logistique, il explique à FashionMag Premium pourquoi il a rapidement pris cette décision et donne son analyse de la situation.

FashionMag: Pourquoi avez-vous répondu à l’appel des salariés de Monette et de sa créatrice Assya Hiridjee ?
Adrian Diaconu: Je vais vous dire ce qui s’est passé. Je sortais d’une réunion et écoutait France Info dans ma voiture la semaine dernière. J’ai entendu la directrice commerciale, Brigitte Chauchon, lancer une sorte d’appel au secours. Je sais ce que c’est que d’avoir des difficultés. Cela m’est arrivé dans mes propres affaires, en 2008. On se retrouve seul. Les banques m’avaient lâché alors que mon carnet de commandes était plein. Du coup, j’ai tout de suite pensé que je pouvais faire quelque chose pour cette société. J’ai obtenu le téléphone d’Assya Hiridjee. Je l’ai rencontrée pendant un long moment. Il était important pour moi de me faire une idée du profil de la créatrice. J’ai rencontré les membres de l’équipe de Paris. Et j’ai décidé de foncer. J’ai d’ailleurs dans un premier temps déposé, un peu in extremis certes, un plan de continuation qui portait sur la reprise de l’équipe parisienne et d’une partie de l’équipe de Bourg-en-Bresse. Celui-ci, peut-être présenté trop vite, a été rejeté par le tribunal. J’ai donc persisté en reprenant l’ensemble après liquidation.

FM: Vous ne connaissez pas le marché du textile-habillement. Que faites-vous par ailleurs ?
AD: Je suis aujourd’hui un des directeurs de Rakuten Europe (Rakuten est un géant japonais du e-commerce et un des grands mondiaux du secteur, propriétaire notamment de PriceMinister en France, ndlr), en étant basé au Luxembourg. En fait j’ai créé une société Alpha Direct Services, d’informatique et de e-logistique que j’ai revendue à Rakuten en novembre 2012 (en 2011, ADS faisait 54 millions d’euros de chiffre d’affaires, ndlr). J’insiste puisque cela a semble-t-il été mal compris: ce n’est pas Rakuten qui a investi dans Monette, mais moi à titre personnel ! Je travaille d'ailleurs en quelque sorte chez Rakuten à temps partiel !

FM: Vous avez l’expertise d’un chef d’entreprise qui a réussi. Quelle analyse faites-vous de la situation de Monette ?
AD: Pour moi, il n’y a pas eu d’erreur de gestion en tant que telle. La société a été lancée avec tout simplement un manque d’argent au départ pour investir. Mais le produit et le style de Monette sont très bien perçus. Il faut lui donner les moyens de se développer. Les fondamentaux sont bons. Il faut qu’Assya puisse se consacrer à plein à la création. Pour la partie gestion, nous mettrons en place un directeur général. Je n’ai pas prévu de mon côté de m’investir de manière opérationnelle. Disons que je suis l’investisseur.

FM: Concrètement, comment cela va se passer ?

AD: Déjà il faut relancer très vite la machine. Nous allons acheter la matière et relancer les fabrications pour honorer les commandes déjà passées. Assya s’y emploie dès à présent. Nous allons aussi relancer les contacts commerciaux et montrer que l’entreprise repart d’un bon pied. Parallèlement, nous travaillons sur un business plan pour les prochaines saisons. Monette aura cette fois ce qui lui a manqué pour concrétiser son succès dans la durée.

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