Après l’entrée remarquée de sa "petite robe noire" dans le grand magasin parisien, Alexandre Vauthier revient avec une proposition de vestiaire plus fournie. Des pièces aussi comptées que stylées, directement adaptées de sa couture.

Alexandre Vauthier (crédit photo Mathieu Gallix) et une création pour le Bon marché (crédit photo Benjamin Travade c/o Le Bon Marché Rive Gauche)

Contrairement aux idées les plus répandues, passer des podiums couture à la rue n’est pas une sinécure. Maintenir des exigences de qualité pour les matières, préserver son savoir-faire Made in France, transmettre sa "patte" ou encore adapter des finitions couture au prêt-à-porter sont autant de points qui complexifient l’exercice. Pas suffisants pour autant pour arrêter Alexandre Vauthier.

Charmé par sa première collection couture, baptisée L’acte I, qui servait alors une série de silhouettes ultra-féminines, de formes ajustées et d’épaulettes XXL, le grand magasin de la rive gauche lui avait alors passé commande pour une pièce "symbolique". Résultat, une petite robe noire dessinée en exclusivité pour le Bon Marché à l’esprit et aux finitions couture, le show en moins. Un succès.

L’opération s’est poursuivie cette saison avec L’acte II présenté sur les podiums de juillet dernier. Là, avec une dizaine de références, c’est une collection plus complète que l’on découvre. Gracieuse variation autour de sa haute couture, à la fois sophistiquée et distrayante, la collection mise sur des drapés, des compositions libres et enlevées où le jersey blanc s’ouvre à la couleur tandis que la robe bustier se déleste de ses cristaux de Swarovski sans perdre de sa superbe. Côté prix, il faut compter 800 euros pour une jupe jusqu’à 2 700 euros pour les robes les plus travaillées.

Alexandre Vauthier, défilé couture printemps-été 2010 (crédit photo Dominique Maitre)

Prochaine étape: les accessoires. Une première collection vient d’être livrée au Bon Marché, une fois encore partenaire privilégié d’Alexandre Vauthier. Bijoux et ceintures sont à l’ordre du jour, des pièces que l’on a pu découvrir lors des défilés couture, faites en cristaux de Swarovski. A terme, il n’exclut pas d’ouvrir son offre sur les sacs et les chaussures. Quant aux prix, ils oscillent entre 180 et 300 euros.

A terme, Alexandre Vauthier a ciblé une petite quinzaine de points de vente pour son prêt-à-porter. L’idée, être présent dans les spots fétiches de la faune trendy. Un nombre restreint qu’il explique sans détour, "le vêtement doit rester précieux". Pas question donc de transiger sur la fabrication, le choix des façonniers et des ateliers, pour "faire du volume". Ni perdre de vue le prix. A l’inverse, il compte sur une diffusion des accessoires, notamment du côté des multimarques.

En attendant, il peaufine sa quatrième collection couture, laboratoire créatif qu’il espère aux deux tiers décliner en prêt-à-porter. Et après avoir joué trois actes, révélant son champ des possibles, il précise, les yeux pétillants, "pousser le curseur un peu plus loin" pour le prochain défilé.