Les salariés et actionnaires d’American Apparel doivent actuellement avoir quelques sueurs froides. Déjà épinglée par le gendarme de la bourse américaine (USSEC) en août dernier pour ne pas avoir présenté ses comptes au second trimestre 2010 suite à la "démission" des auditeurs du cabinet Deloitte & Touche, la firme californienne récidive.

American Apparel n'a pas réellement le sourire actuellement - Photo: American Apparel

La marque, dirigée par Dov Charney (par ailleurs accusé de viol), a de nouveau, le 17 mars, repoussé la publication de ses comptes annuels, arguant du fait que la nouvelle équipe d’auditeurs du cabinet Marcum n’avait pas le temps matériel de traiter les dossiers. Légalement, la commission a donné un délai d’une quinzaine de jours.

Dans l’explication relative à l’impossibilité pour la société de présenter ses comptes, John Luttrell, directeur financier, précise que "les ventes devraient baisser pour l’année terminant au 31 décembre 2010 comparée à l’année 2009. La société pense annoncer une perte nette équivalente au résultat net positif de l’exercice précédent. D’abord en raison de la baisse des ventes à périmètre constant, de la hausse des coûts de production et des coûts opérationnels et d’une augmentation des coûts liés aux intérêts. La société n'est pas en mesure de quantifier définitivement les changements jusqu'à ce que les avis et analyses, respectant les exercices financiers 2009 et 2010, soient validés".

Selon cette note, hormis les ventes wholesale aux USA, tous les voyants sont au rouge, de la chute de la marge brute à l’augmentation des dépenses opérationnelles et des taux d'intérêt. Les relations semblent tendues avec le fonds d’investissement Lion Capital, ainsi qu'avec la Bank of America. Dans son compte-rendu pour le trimestre bouclé le 30 septembre, American Apparel notifiait même qu’elle n’aurait peut-être pas suffisamment de liquidités pour soutenir les opérations de l’entreprise pour les douze prochains mois.
Le cours de l’action en a, fort logiquement, subit l’impact de plein fouet: -10,5% sur la séance de vendredi.