Dominique Muret
17 sept. 2014
Angelos Bratis relance sa marque à partir de Milan
Dominique Muret
17 sept. 2014
"Grazie Giorgio". C’est avec une grande pancarte proclamant "Merci Giorgio", qu’Angelos Bratis est venu saluer le public à la fin de son défilé, mercredi 17 septembre, en ce premier jour de la Fashion week milanaise, en remerciant ainsi Giorgio Armani de l'avoir accueilli dans son grand espace-théâtre.
Un show important pour le talentueux styliste grec, qui a transféré il y deux ans sa maison dans la capitale lombarde.
La collection est composée exclusivement de robes en soie. Au total 25 modèles, entre longues tuniques, caftans et robes foulard plus courtes, qui ont séduit pour leur élégance et leur fluidité.
Tout se joue sur les matières impalpables (crêpe de Chine, cady semi-stretch, twill de soie) et sur la construction du vêtement faite de superpositions de tissus s’entrecroisant astucieusement.
Ici, l’étoffe flotte aérienne, ailleurs elle s’enroule et drape le corps, mais sans jamais le contraindre, grâce à une habile utilisation de plissés, fentes et coupes en biais.
Les vêtements aux teintes monochromes parfois exaltés par des empiècements géométriques, tombent de manière impeccable, les silhouettes d’une apparente simplicité cachant une composition en réalité extrêmement sophistiquée.
"Je suis plus un modéliste qu’un styliste. J’aime travailler directement sur le mannequin sans dessiner, toucher le tissu, créer de nouvelles formes en imaginant le vêtement à 360 degrés sous une forme tridimensionnelle. Pour moi, tout part de la construction. Je me considère comme un sculpteur", explique Angelos Bratis à FashionMag.com.
Agé de 36 ans, le styliste originaire d’Athènes a grandi dans l’atelier de couture de sa mère avant de se former au Fashion Institute Arnhem d'Amsterdam.
En 2003, il lance sa propre marque de prêt-à-porter féminin avec un défilé à Paris. Invité dans la foulée à Rome pour la semaine de la haute couture, il s’y fait remarquer et intègre un grand atelier italien.
Après divers séjours entre Paris et Athènes, Angelos Bratis est venu se poser à Milan il y a deux ans, alors qu’il collaborait avec la Maison Madeleine Vionnet.
"J’ai installé désormais mon atelier à Milan, où je travaille avec les artisans et producteurs locaux. J’utilise seulement la soie très haut de gamme produite à Côme. Je continue à collaborer avec d’autres marques pour pouvoir financer ma collection. La situation actuelle est assez difficile, car les acheteurs ne cherchent que des noms connus ou des choses très reconnaissables. Malheureusement, la figure de l’acheteur pionnier n’hésitant pas à risquer en pariant sur de nouveaux stylistes n’existe plus", observe le designer qui espère gagner en visibilité après son défilé médiatique chez Giorgio Armani.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com