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20 déc. 2012
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Antonio Marras: "L’Amérique m’a découvert !"

Publié le
20 déc. 2012

Le créateur originaire d’Alghero en Sardaigne a quitté en juin la direction artistique de Kenzo, la griffe du groupe LVMH pour qui il travaillait depuis huit ans. Le styliste se concentre désormais sur sa propre marque de prêt-à-porter féminin "Antonio Marras", dont il vient de confier la production à la société Castor de Mantoue. Il raconte ses nouveaux projets, du lancement de la haute couture à toute une série de nouvelles collaborations.


Antonio Marras photographié par Mario Sorrenti


FashionMag.com: Comment avez-vous vécu le départ de chez Kenzo ?
Antonio Marras: Pendant huit ans, Kenzo a été un peu comme ma deuxième maison. Depuis que j’avais pris par ailleurs la direction artistique de toute la maison, l’expérience m’absorbait considérablement, certainement un peu au détriment de ma propre ligne Antonio Marras. Il y a eu de grands changements à la direction de LVMH et les conditions n’étaient plus les mêmes. C’était peut-être aussi la fin d’un cycle. Comme dans toutes les histoires d’amour, lorsqu’elles se terminent, il faut y mettre un point final. Lorsque j’ai laissé Kenzo, cela a été traumatisant, mais avec le recul me sont revenues une grande vitalité et énergie.

FM: Comment a évolué depuis votre ligne ?
AM: Je pensais enfin avoir du temps pour me consacrer aussi à d’autres projets, mais il y a eu de grands changements et je me suis d’emblée plongé dans ma ligne avec intensité. Pour commencer, j’ai signé avec une nouvelle entreprise pour faire produire ma ligne de prêt-à-porter à partir de cette saison. Il s’agit de la société Castor de Mantoue, structurée pour une qualité de haut niveau. Grâce à ce nouveau partenariat, l’Amérique m’a découvert. J’ai conclu un accord avec les grands magasins Saks Fifth Avenue pour la distribution exclusive de la griffe à New York et Los Angeles. Cela a ouvert de nouvelles perspectives avec d’autres clients américains. Cela a été important de se réapproprier tout un processus. Sous peu, je devrais finaliser un accord aussi pour produire une ligne de chaussures, tandis que je réfléchis à une ligne pour l’enfant et à une ligne de mariage.

FM: Quels sont les autres projets auxquels vous travaillez ?

AM: J’ai reçu plusieurs propositions de collaborations, que j’ai laissées de côté pour me consacrer à ma propre ligne. Je me suis laissé convaincre toutefois par deux marques, apparemment très loin de mon univers, comme par défi. La première est Swarovski, avec qui j’ai collaboré sur ma dernière collection estivale en utilisant les cristaux de manière inédite. La deuxième est le producteur de sacs de travail technologiques Piquadro, avec qui je vais signer en janvier une collection d’une quinzaine de pièces. En majorité des sacs "Marras", affublés chacun de son propre nom, et dont l’intérieur sera conçu de manière hyper technologique et fonctionnelle grâce au savoir-faire de Piquadro.

FM: Cet été, vous vous êtes lancé dans la haute couture. Vous comptez défiler à Paris ?

AM: J’aimerais bien, mais il faut une structure pour supporter un tel projet. Pour l’instant, j’ai réalisé une série de dix robes haute couture avec mon partenaire au Koweït Najla Maatouk du groupe Al Ostoura. Cette collection a défilé en juin à Koweit City. Il y a peu, le même concept réélaboré a été proposé à Moscou avec notre partenaire sur place Il Bosco Dei Ciliegi. Il y a une vraie exigence de la part des consommateurs par rapport à ce segment. Les clients veulent toujours plus de pièces spéciales, des habits de soirée "sur mesure". L’idée est de développer des collections capsules, qui ne soient pas liées aux saisons, comme les robes de cocktail.

FM: A Milan, vous vous avez fermé votre boutique pour ouvrir l’espace "Nonostante Marras", pourquoi ?
AM: J’ai fermé ma boutique milanaise de via Santo Spirito car elle était trop petite, afin d’ouvrir ce grand espace baptisé "Nonostante Marras", via Cola di Rienzo, où se trouve mon siège et mon showroom. Il s’agit d’une boutique de mode-librairie, où l’on peut prendre un café et qui accueille aussi des expositions.

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