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Après les élections, ruée sur les écharpes tricolores

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3 avr. 2014

SAINT-GREGOIRE (France), 03 avr 2014 (AFP) - Les commandes affluent sans discontinuer aux Ateliers Le Mée, à Saint-Grégoire, près de Rennes, qui fournissent des écharpes tricolores pour les maires et leurs adjoints, et la période est faste.

Aux Ateliers Le Mée à Saint-Grégoire (photo: AFP)


Il y a deux mois, l'entreprise spécialisée dans l'impression (tissus, vinyles, papier...), créée en 1956 et connue pour ses drapeaux, s'est lancée dans la production d'écharpes pour les élus, un pari réussi au-delà des attentes. "On a commencé par des newsletters envoyées aux mairies, on s'est référencés sur Google...", détaille Céline, qui s'occupe habituellement de la communication Internet de l'entreprise mais est aujourd'hui venue en renfort à la couture... tout en prenant des commandes d'écharpes au téléphone.

Les écharpes vont représenter 60 à 70 000 euros de chiffre d'affaires, soit 3% environ des 2 millions d'euros que devrait réaliser l'entreprise en 2014. "C'est un plus non négligeable", mais "au-delà du chiffre d'affaires c'est une bonne opération de communication", confie le directeur général, Vincent de Lambert, heureux de voir les médias se presser à sa porte pour des reportages.

Dans l'atelier, les machines tournent à plein régime, pour des impressions en numérique sur tissu ou par papier transfert. C'est cette dernière version qui est utilisée pour les écharpes. Les bandes tricolores sont imprimées sur un papier spécial qui va ensuite servir à transférer l'encre par échange thermique sur le tissu dit "ottoman", dans une machine spéciale. Au final, en ressort une bande de 80 mètres de long sur 1,60 mètre de large. De quoi fabriquer 200 écharpes. Après, commence le travail des couturières: pas moins de 15 à 20 minutes sont nécessaires pour chaque écharpe, cousue à la main.

"Vente en ligne"

Sophie Vanhamme, la couturière, découpe chaque bande de deux mètres de long avec une "coupe à chaud", car "ça empêche l'effilochage et ça cautérise tout de suite". Elle va ensuite plier cette bande dans la longueur pour la coudre. Il faudra encore y ajouter le pompon, doré pour les maires, ou argenté pour les adjoints. Des pompons fabriqués à Lyon, car l'entreprise tient à proposer un produit 100% français.

"Là, cette année, on a quand même beaucoup de travail, on fait des bonnes journées mais bon, c'est vrai que c'est un plaisir et on est contents de les voir. J'ai des amies qui sont adjointes et c'est sympa parce qu'elles portent mon écharpe donc ça fait plaisir", dit la couturière. Une dizaine d'entreprises en France fabriquent ce type d'écharpes. Les Ateliers Le Mée les proposent à 50 euros (hors taxes) contre des prix allant de 18 à 150 euros sur internet, les moins chères étant fabriquées au Pakistan, selon le directeur.

La vente se fait en ligne. La moitié des achats sont réalisés par les mairies qui les achètent pour le maire et ses adjoints, comme à Rennes où une commande de 19 écharpes vient d'être passée avant le conseil municipal d'installation de la nouvelle maire PS, Nathalie Appéré, qui aura lieu vendredi. Certains maires ou adjoints préfèrent acheter eux-mêmes leur écharpe pour la garder. Un particulier a même commandé une écharpe pour l'offrir à son maire. "On a aussi de nouveaux élus qui achètent une écharpe pour offrir au maire sortant une écharpe neuve en souvenir", note Vincent de Lambert.

D'ici dimanche seront élus tous les nouveaux maires et adjoints des communes qui organisaient un second tour pour les municipales dimanche dernier. Et "on ne sait même pas si on va pouvoir fournir tout le monde", confie Vincent de Lambert, qui évalue la demande à plus de 1.000 commandes d'écharpes.

Car au-delà des écharpes, l'entreprise de 17 salariés doit aussi fournir les clients habituels: des voiles publicitaires mobiles aux drapeaux, en passant par les pavillons publicitaires. Des produits qui se retrouvent aussi bien aux Aéroports de Paris qu'à Venise.


Par Christian GAUVRY

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