Jean-Paul Leroy
3 févr. 2014
Assya Hiridjee : "L'atelier ne fonctionne qu'à 35 % de ce que nous avions prévu"
Jean-Paul Leroy
3 févr. 2014
Monette, dans la deuxième quinzaine de janvier, a été mise en redressement judiciaire, avec une période d'observation de 4 mois. Deux ans après son lancement très médiatique, la marque de lingerie doit faire face à un accroc de taille. Sa fondatrice, Assya Hiridjee, explique à FashionMag.com pourquoi cette situation.
FashionMag.com: Pourquoi, après avoir été soutenu au moins verbalement, Monette est en redressement judiciaire ?
Assya Hiridjee: C’était un projet lourd à porter financièrement. Il faut d’abord préciser que Monette a eu un très bon accueil tant en France qu’à l’export. Nous avons comme clients le Bon Marché, Net-a-Porter, le Printemps, les Galeries Lafayette, des clients dont des grands magasins à l’étranger. Mais nous n’avons pas pu faire face en termes de production.
FM: La fabrication française était un pari impossible ?
AH: Je suis sure que la fabrication française a une valeur, d’autant plus que c’était le positionnement affiché par la marque. Il n’était pas question et il n’est pas question d'y déroger.
FM: Quelle fut l’origine des difficultés ?
AH: Il faut se souvenir de la période à laquelle nous avons repris un des ateliers Lejaby. C’était très conflictuel. Nous avons décidé de nous lancer. Mais nous n’avons pas pu atteindre la productivité souhaitable. L’atelier ne fonctionne qu’à 35 % de ce que nous avions prévu. Nous avions l’objectif de faire du haut de gamme. Mais il faut former les ouvrières. Cela prend du temps. Il faudrait encore deux ans pour arriver au niveau que nous souhaitons. Nous ne pouvions pas suivre financièrement.
FM: Comment voyez-vous l’avenir ?
AH: Nous avons une période de redressement judiciaire de 4 mois. Nous discutons avec des repreneurs potentiels. Je peux vous dire que je suis très active pour trouver une solution. Pour moi, cela doit passer par le made in France.
FM: Le dirigeant de la société Lout, derrière laquelle officie Monette, est Philippe Cailleux. Qui est-il ?
AH: C’est un ami d’une des actionnaires (il s’agit de personnes individuelles, ndlr). Il est directeur général de la Maison de la Literie. Nous lui avons demandé de gérer la partie financière de Monette. C’est un spécialiste de ces questions. Il nous épaule dans cette période difficile.
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