Avec Off-White, Virgil Abloh lance son message de paix à Florence

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
16 juin 2017

Grand final, jeudi soir, pour le Pitti Uomo avec le défilé-manifeste d’Off-White c/o Virgil Abloh, invité spécial du salon masculin cette saison. Le designer américain d’origine ghanéenne Virgil Abloh a convié le public sur la place Pitti, où il a érigé des gradins en face de l’imposant palais du même nom, qu’il a utilisé comme une magnifique toile géante pour exprimer ses idées.

Avec la complicité de l’artiste Jenny Holzer, il a fait défiler sur la façade sombre une série de textes et poèmes en lettres blanches géantes rappelant les horreurs de la guerre, de l’exil et des drames vécus par les réfugiés, s’inspirant de la propre histoire de son père, qui a migré du Ghana aux Etats-Unis. Le tout accompagné par les choristes de l’Opéra de Florence.

C’est dans ce décor impressionnant, que le styliste Dj a fait avancer ses mannequins, frêles silhouettes apparaissant minuscules face à l’immensité du bâtiment, comme les migrants naufragés au milieu de l’océan. Avec leurs tricots blancs et leurs larges shorts, chaussés de souliers de travail orange, les premiers mannequins, tous d’origine africaine, renvoient l’image de ces immigrés débarqués sur les plages italiennes.

Certains portent d’énormes sacs en PVC orange et transparent rappelant les vendeurs à la sauvette, d’autres affichent des habits en tissu plastique gris-noir comme les sacs poubelles. Des costumes sont lacérés dans le haut du dos, des chemises sont fendues sur le devant comme éventrées. Certains portent un gilet doudoune façon gilet de sauvetage.

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L’autre élément fort de cette garde-robe pour le printemps/été 2018 est le mélange réussi entre esprit street et couture avec des vêtements aux coupes impeccables dans des volumes oversized et des matières techniques.

A la fin du show tous les mannequins se rassemblent de manière compacte sur le devant de la scène, comme s’ils nous saluaient d’un radeau dérivant en pleine mer.