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17 déc. 2021
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Avec Ecovative, PVH et Bestseller vont tester le potentiel mode des champignons

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17 déc. 2021

Depuis quelques mois, les sneakers dont les tiges sont réalisées à partir de matière issue de champignons se développent. Adidas a ainsi présenté en début d'année un modèle de Stan Smith. Et, faisant appel à la même société californienne Bolt Threads, Stella McCartney avait de son côté réalisé des silhouettes avec ce matériau reprenant l'apparence du cuir.


Le matériau FOrager Hides doit permettre de proposer une alternative au cuir issue des champignons aux marques de mode - Ecovative



Si ces initiatives étaient des clins d'oeil à une technologie émergente dans l'univers de la mode, le champignon pourrait bien monter en puissance ces prochaines années. En effet, deux autres géants de la mode PVH, qui possède les marques Clavin Klein et Tommy Hilfiger, mais aussi le danois Bestseller viennent de former, sous l'égide de la structure d'innovation responsable Fashion For Good, une coopérative avec la société américaine Ecovative, spécialiste du développement de matériaux innovants à base de champignon, afin d'accélérer la mise en place d'applications adaptées au marché de la mode.

Alternative au cuir mais aussi aux dérivés du pétrole le mycélium, ce matériau biosourcé doit être affiné pour être exploité à une échelle industrielle dans la mode. C'est aussi l'intérêt de créer une coopérative dans laquelle les ingénieurs et les spécialistes du champignon d'Ecovative, entreprise qui a débuté à travailler sur les champignons dès 2007, travailleront en collaboration directe avec les designers et spécialistes produit des marques. Les grands groupes semblent donc de plus en plus enclins à adopter une approche de "copétition", c'est à dire d'aborder à plusieurs les grands défis de transformation du secteur afin de trouver des solutions que chacun pourra ensuite exploiter à sa manière.

"Chez PVH, nous sommes enthousiastes à l'idée d'explorer les innovations qui réduisent l'impact environnemental de nos produits", a déclaré Rebecca England, vice-présidente Innovation, PVH Europe. "Mycelium nous donne l'occasion de répondre à l'intérêt croissant des consommateurs pour les produits à faible impact tout en soutenant la qualité et le design qui répondent aux besoins et aux attentes de nos consommateurs - dans ce cas, fabriqués avec des ressources 100% biosourcées. Nous sommes impatients de tester et d'apprendre aux côtés de nos partenaires pour créer des solutions évolutives et durables."

Face aux attentes d'une part des consommateurs quant au bien-être animal, les impératifs de réduction de l'utilisation des matières issues du pétrole et l'augmentation du prix de matières comme le coton, en particulier bio, les marques accélèrent les recherches d'alternatives à leur sourcing matière historique. Si elles peuvent de plus valider une approche plus responsable, l'investissement dans la recherche et la production de matières apparaissent pertinents. En s'associant avec Ecovative, qui en mars avait développé son matériau Forager Hides destiné à la mode, les groupes PVH et Bestseller visent ainsi à développer des chaussures, des accessoires comme des ceintures ou de la petite maroquinerie et des vêtements avec cette matière qui pourrait remplacer le cuir et le faux-cuir en plastique.

"Mycelium montre un grand potentiel dans la sphère de l'innovation de la mode - cela va même bien au-delà de notre propre industrie. Nous sommes impatients de plonger dans la phase de développement du produit et de comprendre réellement l'esthétique et les performances réelles des matériaux innovants d'Ecovative en laboratoire", a déclaré Anders Schorling Overgård, ingénieur en matériaux durables de Bestseller. "Ce pilote nous permet de mieux comprendre le mycélium en tant qu'alternative au cuir, qui, au final, est à la fois biodégradable et entièrement biosourcé."

C'est aussi une compétition qui se fait jour dans ce domaine. Exploitant de l'ananas, de la pomme, du raisin ou d'autres sources végétales, les initiatives se multiplient. Tout l'enjeu pour les marques est d'accompagner l'industrialisation de ces procédés pour les rendre pertinents à grande échelle... Et de trouver celui qui apportera le meilleur rapport rendu-qualité-rentabilité.


 

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