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Clémentine Martin
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18 oct. 2021
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BBFW met le mariage à l’honneur avec un florilège de défilés et prépare son retour en 2022

Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
18 oct. 2021

Le calme revient après la tempête et les soirées de fête peuvent reprendre. C’est en tout cas la philosophie que semble avoir adopté Barcelona Bridal Fashion Week, qui retrouve enfin son format physique après la pandémie. Jeudi 14 octobre au soir, un gala était organisé par l’événement au pied des superbes fontaines de Montjuïc, mises sur leur 31 pour l’occasion. 20 créateurs et marques de robes de mariées ont fait défiler leurs créations, et 500 invités privilégiés venus d’Espagne et de l’étranger ont pu y assister. Les mariages, les fêtes et les événements sont à nouveau à l’ordre du jour, et le secteur est bien décidé à reprendre du poil de la bête après le dur coup porté par la crise sanitaire.


Pronovias


"Nous n’avons jamais arrêté d’organiser des choses, mais dans les faits, peu d’événements ont pu avoir lieu. Nous attendions le moment de la reprise. Au final, nous avons vu que nous pouvions apprendre à vivre avec le Covid-19, et l’heure de se remettre en marche a sonné", analyse Estermaria Laruccia, la directrice de BBFW, au cours d’un entretien avec FashionNetwork.com. Elle revient sur les difficultés connues au cours des derniers mois et l’obligation de continuer à aller de l’avant malgré l’incertitude ambiante. "C’est le moment d’avancer, d’être heureux de se retrouver, de mettre à l’honneur le talent et la créativité des designers, c’est un nouveau départ", s’enthousiasme-t-elle. "Tout le monde a traversé des moments personnels et professionnels difficiles", reconnaît-elle, mais le moment de regarder vers l’avenir est arrivé".

Depuis sa dernière édition "traditionnelle", le salon du mariage a dû repousser sa tenue plusieurs fois avant de se résigner à proposer une édition hybride en collaboration avec La Fura dels Baus. "C’est le marché qui dicte les formats. Nous avons beaucoup avancé dans la digitalisation et nous devons profiter des avantages qu’elle nous apporte, comme la viralisation et le changement de la relation avec les clientes et les futures mariées", commente-t-elle avec conviction. Cependant, les événements physiques restent indispensables pour le secteur nuptial. "Pour moi, il faut s’approprier le meilleur des deux mondes. Nous devons revenir aux événements présentiels. Le contact humain n’est pas le même à travers un écran, mais il va beaucoup plus loin, beaucoup plus vite", nuance-t-elle.

Cette évolution a été causée par des circonstances qui ont bouleversé tout le secteur. "Certaines entreprises n’ont pas réussi à survivre à la crise du Covid-19, mais en général, le secteur a quand même plutôt bien résisté. Tout le monde a essayé de faire preuve de souplesse face à cette situation et nous avons tous continué à travailler en attendant ce moment. Tout le monde est prêt pour la reprise", assure Estermaria Laruccia. De plus, les marques sont "enthousiastes" de constater la reprise des événements. Comme le souligne la directrice de l’événement, la pandémie a obligé les marques et les créateurs à "se réinventer pour répondre aux nouveaux besoins à travers des formats et des temps de présentation et de vente différents, qui n’auraient pas été envisageables auparavant".


Nicole Milano


Le prêt-à-porter, lui, a pu compter sur la vente en ligne et se réorienter vers la production de collections plus sportives ou de vêtements d’intérieur. Mais la mode nuptiale n’a pas eu tant de possibilités de se diversifier durant les mois de confinement et de restrictions, durant lesquels l’affluence était limitée pendant les mariages, quand ils étaient encore possibles. "Les futures mariées sont en train de retrouver leur entrain", assure la directrice italienne. Le retour à la normalité est envisagé pour l’année prochaine: "on s’attend à une explosion des mariages, avec ceux qui n’ont pas eu avoir lieu avant et ceux qui doivent avoir lieu en 2022". Elle poursuit: "Les perspectives sont très bonnes. Cette industrie a cruellement souffert de la pandémie, mais les possibilités de récupération sont très importantes, car les mariages n’ont pas été annulés mais seulement reportés".

Une vision optimiste que partage Amandine Ohayon, la directrice générale de Pronovias. "Notre secteur est incroyablement résistant et les événements à célébrer ne manquent pas. L’année prochaine, il y aura 20% de mariages en plus", assure la dirigeante. C’est sa marque qui a eu l’honneur d’ouvrir la soirée de défilés, présentée par Renata Zanchi et Javier de Miguel et retransmise en direct sur plusieurs plateformes. Alors, quelles sont les tendances à venir? Tout comme dans le reste du milieu de la mode, l’industrie nuptiale se dirige vers "plus de diversité, d’intégration et de responsabilité environnementale", d’après Estermaria Laruccia. Cependant, "comme dans d’autres secteurs, il va falloir du temps pour que cela devienne réalité", soupire-t-elle.

Après cette saison difficile, la cohabitation entre les marques de différentes tailles risque-t-elle d’être plus difficile ? Une saturation du marché est-elle à redouter ? Ce n’est pas l’avis de la directrice, qui affirme que l’univers du mariage reste un secteur principalement dominé par des marques de petite taille et de moyen format. "Il y a des grands groupes, mais l’essence de tradition artisanale et familiale va perdurer". Et le développement de la vente en ligne va principalement dépendre des clientes finales, qui, selon la dirigeante, ont intégré naturellement l’avènement du digital. "Quand elles arrivent en boutique, les futures mariées sont bien informées et savent ce qu’elles cherchent", remarque-t-elle. Mais l’achat final est rarement dématérialisé, car "le fait de se rendre en boutique fait déjà partie de l’événement, c’est un moment à partager avec les amies et la famille".



Marco y María


Pour découvrir les tendances de la saison à venir, l’événement a imaginé un défilé concentré où chaque marque ou créateur présentait quatre looks, dont deux portés par des influenceurs comme les espagnols Desirée Cordero, Melyssa Pinto, Marta Sierra, Daniel Illescas, l’italien Andrea Dal Corso, la mexicaine Patricia Gloria Contreras et la chinoise Chenyue Wang. Parmi les marques participantes, BBFW a réussi à réunir des acteurs forts du secteur comme Pronovias, déjà mentionnée auparavant, avec ses marques St. Patrick et Nicole Milano. Carlo Pignatelli, Ramón Sanjurjo, Yolancris, Carla Ruiz, Cristina Tamborero, Justin Alexander, Marco y María, Sophie et Voilà ou The Atelier étaient aussi de la partie. L’actrice espagnole Hiba Abouk, partenaire de l’association caritative Save the Children, était la marraine de l’événement, engagé envers l’éradication des mariages infantiles forcés.

Et la BBFW prépare déjà sa prochaine édition, qui aura lieu à Barcelone en avril prochain et sera accompagnée par une présence digitale. "Nous allons utiliser ce que nous avons appris au cours des derniers mois", assure Estermaria Laruccia. L’événement est déjà en pourparlers avec de nouveaux sponsors potentiels disposés à prendre le relais de la marque de cosmétiques Valmont, qui s’est retirée en 2018. L’objectif, d’après la dirigeante, consiste avant tout à continuer d’asseoir la position de Barcelone en tant que capitale internationale de la mode nuptiale.

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