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Balenciaga et son ex-styliste Nicolas Ghesquière devant le tribunal

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29 juin 2014

Paris, 29 juin 2014 (AFP) - Pendant quinze ans, leur relation a semblé idyllique: Nicolas Ghesquière est devenu le chouchou de la mode en redonnant vie à la maison Balenciaga. Mais mardi, la marque de luxe et le designer, aujourd'hui chez Louis Vuitton, s'affronteront devant le tribunal.

Balenciaga reproche à Nicolas Ghesquière d'avoir violé des clauses du contrat mettant fin à leur collaboration, en tenant des "propos désobligeants" sur la marque, a expliqué à l'AFP Me Thierry Lévy, qui défend Balenciaga.

Balenciaga accuse Ghesquière d’avoir violé les termes de son contrat (photo AFP)


Leur rupture, annoncée en novembre 2012, avait surpris toute la planète mode. L'autodidacte Nicolas Ghesquière était devenu à 26 ans, en 1997, l'héritier de l'Espagnol Cristobal Balenciaga. En quinze ans, il a fait revenir sur le devant de la scène l'illustre mais somnolente maison: il donnait le "la" à la mode et ses défilés étaient parmi les plus courus.

La séparation a été présentée comme "une décision concertée". Sans plus d'explication. Les deux parties s'étaient interdit de commenter la fin de leur collaboration afin d'"éviter toute interprétation nuisible à leurs intérêts économiques et à leur image", selon l'assignation devant le tribunal.

Nicolas Ghesquière a touché une indemnité de rupture de contrat de 6,5 millions d'euros, d'après ce document dont l'AFP a obtenu une copie. Ses actions ont été rachetées pour plus de 32 millions d'euros. En contrepartie, il ne devait donc pas tenir de propos susceptibles de porter atteinte à l'image de Balenciaga ou du groupe PPR (aujourd'hui Kering), propriétaire de la marque.

Mais deux semaines après la rupture du contrat, Nicolas Ghesquière accordait à une revue, System, un premier entretien, suivi de plusieurs autres.

"J'avais un studio merveilleux et une équipe de conception qui était proche de moi, mais ça a commencé à devenir une bureaucratie et c'est peu à peu devenu plus institutionnel, jusqu'à ce que ça n'ait plus rien à voir avec la mode", confiait le créateur au magazine de mode.

"J'ai commencé à avoir l'impression d'être vampirisé, comme s'ils voulaient voler mon identité", déclarait-il encore. "J'ai commencé à ne plus être satisfait lorsque j'ai réalisé qu'on ne manifestait aucune estime, aucun intérêt ni aucune reconnaissance pour les recherches que je réalisais: tout ce qui les intéressait, c'était ce à quoi ressemblerait le résultat commercialisable".

Balenciaga reproche également à Nicolas Ghesquière d'avoir laissé croire que la rupture avec la marque était une initiative de sa part. La défense n'a pas souhaité répondre aux questions de l'AFP.

Une proche collaboratrice du créateur, Marie-Amélie Sauvé, est également poursuivie.

Balenciaga demande, selon l'assignation, 7 millions d'euros en réparation du préjudice subi.

Peu après le départ de Nicolas Ghesquière, la marque de luxe a embauché l'Américain Alexander Wang, en tant que directeur artistique.

Nicolas Ghesquière a, lui, présenté en mars sa première collection pour la première marque de luxe au monde, Louis Vuitton, pour le plus grand bonheur des journalistes de mode, toujours élogieux à l'égard de ce créateur, qui passe pour l'un des meilleurs de sa génération.

Par Caroline TAIX

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