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Publié le
9 juil. 2013
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Bangladesh: "L’impact des sanctions américaines sera négligeable" pour l’ambassadeur bangladais

Publié le
9 juil. 2013

Son Excellence Shahidul Islam - MG/Fmag

Le 8 juillet, l’ambassadeur du Bangladesh en France, Son Excellence Shahidul Islam, s’est rendu sur le salon parisien Fatex, dédié à la cotraitance et sous-traitance internationale. L’occasion pour le diplomate de revenir pour FashionMag sur les conséquences du drame du Rana Plaza, et l’avenir du sourcing bangladais.

FashionMag: Les Etats-Unis ont suspendu le statut GSP pour le Bangladesh. A quelles conséquences vous attendez-vous?
Shahidul Islam: Le Bangladesh, en tant que pays en développement, a besoin de meilleurs accès vers les pays développés. Le GSP américain était l’un de ces avantages préférentiels. Nous espérons que nous aurons la possibilité d’expliquer aux Etats-Unis pourquoi ils devraient nous laisser le statut GSP afin de promouvoir les échanges bilatéraux. Les Etats-Unis sont un partenaire commercial considérable pour nous. C’est une destination clé pour les exportations du Bangladesh. Le GSP est donc important. Mais, si vous regardez les productions concernées par ce statut, vous constaterez que cela couvre moins que ce que l’on pourrait penser. Le textile et le footwear en sont exclus. Néanmoins, nous considérons que toute possibilité que nous avons d’exporter facilement vers les Etats-Unis a son importance. Si vous pensez à l’impact réel de cette suspension du GSP sur nos exportations américaines, il sera limité, voire négligeable. Mais il a une grande valeur symbolique, car il souligne qu’il y a eu un problème dont il faut que nous tirions les conséquences pour regagner ce GSP.

FM: Cette décision aura-t-elle un impact dans vos échanges avec l’Europe?
SI: L’impact de cette suspension américaine sur le marché européen a fait l’objet d’une certaine appréhension. La question était de savoir si l’Union européenne allait être influencée par la décision américaine. Mais nous sommes très heureux de voir que l’Union européenne a indiqué qu’il n’était pas question de suspendre le programme GSP. En nous conservant ce dernier, l’Europe aide notre développement. Ce n’est pas qu’une question de commerce mais bien de développement du pays. Spécialement celui de la condition féminine. Car le secteur textile emploie plus de 3 millions de femmes. Toute altération du GSP par l’Europe aurait eu un impact sur la vie de ces femmes. L’Union y a été sensible, et a donc décidé de travailler avec nous pour améliorer les conditions de travail du pays. Le changement décidé par les Etats-Unis n’aura donc aucun impact direct et immédiat sur nos échanges avec l’Europe.

FM: Que faut-il attendre des rencontres officielles prévues ce mois-ci?
SI: Le Premier ministre du Bangladesh a mené une délégation devant la commission européenne à Bruxelles en mai dernier. Ce qui a donné lieu à une déclaration commune. Ce mois-ci, une conférence se tiendra à Genève entre les représentants de l’Europe, du Bangladesh, et je suppose des Etats-Unis. Nous verrons alors vers quoi nos relations commerciales évolueront. Mais ce sera l’occasion pour tous les partenaires de faire part de leurs attentes et exigences. Et pour le Bangladesh d’exposer tout ce qui a été fait pour améliorer la sécurité des immeubles et les conditions de travail. Nous aurons l’opportunité d’en appeler au soutien international pour remplir les engagements pris dans ces domaines.

FM: Qu’avez-vous pensé de la position du gouvernement français suite au drame du Rana Plaza?
SI: Je pense que madame Nicole Bricq a réagi de manière très positive en soutenant le maintien du GSP. Elle a en outre réuni autour de la table toutes les grandes marques de distribution qui produisent au Bangladesh afin d’évoquer les récents événements et de définir ce que devrait être la réponse de la France. Il en est ressorti qu’abandonner le Bangladesh n’est pas une solution. Et qu’il est préférable de continuer de travailler ensemble pour améliorer la situation sur place.

FM: Le Bangladesh peut-il encore renforcer sa position dans les importations françaises?
SI: Il y a une possibilité que le Bangladesh prenne une place encore plus importante dans le textile-habillement dans les prochaines années. Car nous avons des équipes toujours plus compétentes dans ce domaine. Et nous avons en outre une très grande expérience de ce marché. Nous comptons aussi de très gros clients dans l’Hexagone, comme Auchan et Carrefour, qui veulent continuer leurs échanges commerciaux avec le Bangladesh. Alors nous espérons que nous saurons maintenir nos parts de marché, et même les renforcer, dans un processus qui nous amènerait à prendre la place de second fournisseur de la France.

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