AFP
18 févr. 2014
Bangladesh: les chaînes d'habillement lancent des inspections d'usines mercredi
AFP
18 févr. 2014
DACCA, 18 fév 2014 (AFP) - Une importante campagne d'inspection de la sécurité des usines textiles du Bangladesh, financée par des chaines d'habillement comme Benetton ou H&M, va débuter mercredi, près d'un an après la mort de 1 135 ouvriers du textile dans l'effondrement d'un immeuble.
Des dizaines d'ingénieurs spécialisés dans les structures et de spécialistes de la sécurité anti-incendie vont commencer à visiter plus de 1.500 usines de textile et avancer des recommandations sur l'amélioration des conditions de sécurité, une opération qui devrait se prolonger jusqu'en septembre.
Le Bangladesh est le deuxième fabricant mondial d'habillement et ce secteur est crucial pour son économie.
L'incendie qui s'est déclenché en novembre 2012 dans l'usine Tazreen de Dacca et a fait 111 morts a mis en lumière le manque de sécurité des installations. Moins de six mois plus tard, l'immeuble de neuf étages du Rana Plaza dans la banlieue de la capitale s'est effondré, faisant 1 135 morts, soit la pire catastrophe industrielle connue du pays.
L'immeuble n'était homologué que pour quatre étages et avait été construit avec des matériaux de mauvaise qualité et sans étude de terrain, selon les experts. D'immenses générateurs se sont en outre enclenché au moment de l'interruption du courant, déclenchant l'effondrement du bâtiment.
Le groupe espagnol Mango, le Britannique Primark, l'Italien Benetton, le Suédois H&M et l'Allemand Adidas figurent parmi les signataires de l'accord conclu après le drame et prévoyant cette campagne d'inspections.
"Les quatre équipes d'ingénieurs sont là", a dit Rob Wayss, l'un des responsables de cette campagne d'inspection.
"Ils vont commencer l'inspection des usines mercredi et achever leur travail d'ici septembre", a-t-il déclaré à l'AFP.
Les équipes devraient émettre des recommandations et fixer un calendrier des mesures à prendre, selon lui.
Les distributeurs occidentaux devraient prêter à leurs sous-traitants l'argent nécessaire à ces travaux s'ils ne disposent pas des fonds nécessaires, ajoute Rob Wayss.
Depuis ces événements dramatiques, les ouvriers du textile ont manifesté pour une hausse des salaires et une amélioration des conditions de sécurité. Le salaire minimum (38 dollars par mois, soit environ 27 euros) a été augmenté récemment de 77%.
Peu d'usines disposent de l'équipement minimal de sécurité, tels que des extincteurs ou des issues de secours.
Le principal obstacle à l'amélioration des conditions de sécurité reste le manque de diligence des autorités, certains responsables étant prêts à accorder des certificats contre de l'argent, selon les experts.
Plusieurs chaines américaines, dont Walmart, ont conclu un accord séparé pour conduire des inspections avec leurs propres spécialistes.
L'association des fabricants et exportateurs d'habillement du Bangladesh estime que le secteur aura besoin de temps, en particulier s'il s'agit de déménager des sites installés dans des immeubles d'habitation.
"Les extincteurs, les portes coupe-feu et de nouveaux réseaux électriques augmentent les coûts de production à un point tel que certaines usines ne pourront plus tourner", a estimé son vice-président Shahidullah Azim.
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