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25 juin 2015
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Barnabé Hardy : « L’homme Carven est un homme assumé »

Publié le
25 juin 2015

Six mois après sa nomination à la direction de la création homme de la maison Carven, Barnabé Hardy dévoile sa première collection printemps-été 2016. Il explique son travail dans FashionMag.com.



FashionMag.com : Vous présentez votre première collection pour Carven, quelles sont les raisons qui vous ont fait accepter ce poste ?

Barnabé Hardy : J’ai comme idée que le vêtement soit portable et puisse perdurer dans le temps. Je ne fais pas de la mode pour m’amuser sur un catwalk. L’histoire de la maison Carven, et l’idée de ne pas développer une énième maison de luxe, mais bien de vendre des vêtements, correspondait déjà à l’idée de ce que je me faisais avec ma propre marque. J’ai tout de suite compris où la maison souhaitait aller, leur philosophie et leur stratégie.

FM : Qu’en est-il de votre propre marque ?

BH : Le développement de ma marque est mis entre parenthèses pour pouvoir me consacrer exclusivement à Carven sans aucune frustration, mais je continue le sur-mesure. Plus j’avance dans ce métier et plus je suis convaincu que l’important est de faire des collections sans qu’elles soient pour autant griffées de mon nom et prénom. Ma sensibilité et mes inspirations font partie intégrante de mon travail pour la maison Carven, mais ce n’est pas du Barnabé Hardy.

FM : L’influence de Guillaume Henry sur l’image de la maison Carven vous a-t-il contraint à vous différencier davantage ?

BH : Je n’ai pas cherché à me différencier, mais plutôt à me concentrer sur la création d’un vestiaire complet et précis, du costume aux pièces sportswear, en passant par le teddy, l’anorak, le coupe-vent, le blazer… avec l’idée que toutes les pièces puissent se mélanger ensemble et en conservant un esprit subtil, décontracté sans être guindé ni précieux. La principale différence tient en réalité à la vision de l’homme Carven, que j’ai souhaité faire évoluer. Du garçon, nous passons à l’homme qui assume ce qu’il porte.

FM : Comment cela se traduit-il ?

BH : Le travail sur l’homme est très borderline. Entre un esprit trop classique et ennuyeux ou au contraire excentrique et importable, il faut trouver le juste équilibre en ayant toujours en tête que le vêtement reste portable. Pour résumer les choses, la collection printemps-été renouvelle les classiques en partant d’un choix de tissus et d’imprimés qui ne le sont pas, et produits en exclusivité. A l’image du seersucker choisi très en relief et décliné en blazer ou chemise à col châle, et dans des coloris parfois inattendus, jaune ou kaki. Même idée pour la chemise Oxford bleue ciel ou blanche, classique en apparence, mais travaillée avec ce léger twist à la Carven et brodée de quelques détails. Autre exemple avec le costume, micro piqué pour le soir, à porter décontracté.



FM : Autres « traits signatures », le choix d’imprimés forts…

BH : C’est le cas avec le Ginkgo (une variété d’arbre japonais) que j’interprète en porte-bonheur, décliné en motif all-over sur les sweats, en jacquard, en porte-clé, ou plus effacé sur un chino, en ton sur ton sur une gabardine beige ou discret sur une chemise trois-quarts et sur des tissus en relief perturbant parfois le regard. Un autre imprimé (voir photo), baptisé Boomerang, apparaît aussi sur un manteau trois-quarts et des sweats, une touche urbaine en phase avec l’homme d’aujourd’hui, en action.

FM : Un renouvellement des genres enfin côté accessoires...

BH : Je garde à l’esprit que l’homme Carven évolue dans un système en mouvement permanent. La ville comme les voyages imposent un minimum de praticité, traduit dans notre ligne de sacs et bagages qui devaient être légers. Autre exemple avec la chaussure, hybride de chaussure de marche et de golf, à la fois citadine et sportive.

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