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Bernard Arnault tente de rassurer les salariés des Echos et de la Tribune

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4 juil. 2007

PARIS, 4 juil 2007 (AFP) - Bernard Arnault s'est efforcé mercredi 4 juillet de rassurer les salariés de la Tribune et des Echos sur ses projets dans la presse, mais les journalistes de ce dernier titre rejettent les mesures "en trompe-l'oeil" censées garantir leur indépendance en cas de rachat par LVMH.




Le PDG de LVMH Bernard Arnault - Photo : Jean Ayissi/AFP


Le Pdg du groupe de luxe a rompu le silence qu'il observait depuis l'annonce de l'ouverture de négociations exclusives avec le britannique Pearson, propriétaire des Echos, pour racheter ce journal.

Face à la vive opposition affichée par la rédaction du premier quotidien économique français, qui s'est une nouvelle fois mise en grève mardi 3 juillet, M. Arnault s'est élevé contre les "procès d'intention", dans un long entretien au Figaro.

"Les Echos sont et seront totalement indépendants. (...) Je m'y engage : les journalistes auront une latitude absolue pour écrire grace à une politique contractuelle d'indépendance", y déclare-t-il.

Confirmant avoir offert 240 millions d'euros pour s'emparer du journal, il explique avoir travaillé avec Pearson sur "une charte déontologique et sur l'instauration d'administrateurs indépendants, dont nous avons dressé la liste et le profil". Ces administrateurs seront chargés du choix ou de la révocation éventuelle du directeur de la rédaction.

Interrogé sur RMC/BFM TV, le Premier ministre François Fillon, auquel les journalistes des Echos avaient adressé une lettre ouverte, a déclaré avoir "compris que les journalistes des Echos demandaient à Bernard Arnault des garanties et (avoir) compris aussi que Bernard Arnault était prêt à donner des garanties".

Mais pour la rédaction des Echos, cette indépendance n'est qu'un "trompe-l'oeil".

"LVMH impose ses règles. Les administrateurs indépendants ne le seront pas du tout puisqu'ils seront nommés par LVMH", a estimé le président de la Société des journaliste des Echos, Vincent de Féligonde, lors d'une conférence de presse.

"Nous sommes fondés à demander à Bernard Arnault de garantir véritablement notre indépendance éditoriale, en acceptant le dispositif élaboré par la Société des journalistes", a ajouté Antoine Boudet, délégué SNJ.

Les salariés des Echos ont mis au point un dispositif juridique à ce sujet à la demande du groupe Pearson.

Ils ont proposé la création d'un comité éditorial de six membres dans lequel les représentants de la SDJ auraient une voix prépondérante et qui disposerait d'un droit de veto sur la nomination ou la révocation du directeur de la rédaction.

Mais cette option n'a pas été retenue par Pearson, provoquant la grève de mardi 3 juillet et la non-parution du quotidien le lendemain.

Mercredi 3 juillet , les salariés ont décidé de ne pas reconduire le mouvement. Le journal sera donc dans les kiosques jeudi 4 juillet, avec une large place accordée à l'explication de la situation.

La rédaction a donné à Pearson jusqu'à jeudi midi pour ouvrir des négociations et laisse planer la menace d'une nouvelle grève en cas de refus.

Concernant la Tribune, le Pdg de LVMH a confirmé qu'il serait amené à vendre le numéro deux de la presse économique en cas de rachat des Echos et qu'il a reçu des "marques d'intérêt de la part de groupes sérieux".

Mais le patron de LVMH se dit prêt à "rester actionnaire minoritaire" du titre et "attentif à trouver comme acquéreur un groupe solide".

"Des stratégies industrielles imaginées par des repreneurs déjà dans la presse, dans les services de données aux entreprises ou par des groupes étrangers désireux de prendre pied en France peuvent tenir la route", ont estimé de leur côté des représentants des salariés du titre, dans Le Monde.

Vincent Bolloré, PDG du groupe éponyme, a pour sa part manifesté publiquement un intérêt pour La Tribune.



Par Bénédicte REY

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