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5 avr. 2023
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Better Cotton se fixe quatre axes d’améliorations socio-environnementales pour 2030

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5 avr. 2023

L'organisme mondial de certification Better Cotton (BCI) se donne quatre objectifs visant à améliorer les conditions de production chez ses 2,2 millions d’agriculteurs. Des objectifs sociaux, mais également environnementaux, alors que l’organisation reste critiquée par certains défenseurs de l'environnement.


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Sur le plan social, BCI se donne pour objectif d’amener ses producteurs et travailleurs du coton, répartis dans 26 pays, à un niveau de salaire correspondant au revenu minimum de subsistance (ou “living wage”). Toujours sur l’aspect social, l’organisation veut amener à un million le nombre de femmes intégrées au programme et à 25% la part de femmes ayant un pouvoir de décision sur les productions.

À la croisée des enjeux sociaux et environnementaux, un autre objectif est la réduction de 50% de l’utilisation de pesticides artificiels dans les cultures, produits présentant des dangers pour les équipes de terrain. Côté éco-responsabilité, l’entreprise souhaite que 100% des producteurs liés à BCI améliorent la santé de leurs sols. 

Un objectif qui passerait par une série de mesures généralement désignées comme “agriculture régénérative”. Outre la rotation des cultures, la pratique entoure le recours à la décomposition de matière organique et à la respiration des sols pour faciliter l'absorption d'éléments nutritifs (carbone, azote, phosphore…) nécessaires à la fertilité.

“En poussant plus loin vers une agriculture régénérative et intelligente face au climat, nous pouvons nous assurer que les producteurs de coton et les travailleurs agricoles sont équipés pour faire face à leur impact environnemental, pérenniser leurs opérations et s'adapter aux effets souvent imprévisibles du réchauffement climatique”, se félicite le CEO de Better Cotton, Alan McClay.

En 2021, le coton a représenté environ 22% des fibres produites mondialement, toutes utilisations confondues, selon Textile Exchange. Une production de coton dont seulement 24% (soit 24,4 millions de tonnes) se composait de “preferred cotton” (répondant à des normes sociales et/ou environnementales définies). BCI générait alors à elle seule 7,94% de ces 24%. Mais c’est sans compter sur les programmes ”équivalents Better Cotton” (ABRE, CMIA, ICPPS, MyBMP…) qui portent à près de 20% la part du coton désigné couramment comme “Better Cotton”.

Une certification qui n'échappe pas aux critiques



Au-delà de la volonté de pousser plus loin la responsabilité sociale et environnementale de ce qui est devenu un empire de la certification responsable du coton, ces quatre objectifs pourraient avoir un autre but: répondre aux critiques régulièrement adressées à Better Cotton. Notamment sur le plan environnemental, BCI n'encourageant notablement pas la culture de coton biologique.


Textile Exchange



Certifiant les productions de 2.065 fabricants et fournisseurs de textile-habillement, et les produits de 283 marques et détaillants internationaux, Better Cotton ne fait ainsi pas l’unanimité chez les défenseurs de l’environnement. En 2018, le rapport “La Fausse Promesse de la Certification” de la Changing Markets Foundation désignait même Better Cotton comme “l’une des pires certifications”, et comme un facteur clef du recul de la culture de coton biologique.

“La tolérance de la BCI à l'égard de l'utilisation de pesticides et de semences génétiquement modifiées a incité les agriculteurs à passer du coton biologique au coton génétiquement modifié”, s’alarmait en particulier les auteurs du rapport. Selon Textile Exchange, la culture de coton organique certifié ne pesait que 1,4% de la production mondiale de coton en 2021, loin des projections.

 

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