Billabong: l’Europe toujours sous pression

Auteur :

Olivier Guyot

Publié le
22 févr. 2013

Dans un contexte global délicat pour les groupes de glisse jouant dans la cour du lifestyle, Billabong accuse un premier semestre 2012/2013 en recul. Le groupe d’origine australienne, dont les actionnaires étudient toujours deux offres de rachat (Sycamore et le duo Altamont-VF Corp), a vu son chiffre d’affaires reculer de plus de 8% après change par rapport à la même période l’an dernier. Celui-ci se fixe à 549 millions d’euros (700 millions de dollars australiens), en excluant l’activité de Nixon.

Dans le détail, l’Europe continue de faire face à une situation économique délicate. Les ventes reculent de plus de 23% à plus de 81 millions d’euros, les Amériques affichent un recul de près de 7% à 250 millions d’euros avec une forte chute au Canada et l’impact des fermetures de boutiques. La région Australasie s’en tire le mieux avec un déclin de moins de 3% à 216 millions, avec une activité sur internet en croissance.
Mais au-delà du chiffre d’affaires le groupe affiche une perte nette de 420 millions d’euros contre un léger bénéfice de plus de 12 millions l’an dernier. Un résultat qui subit l’impact de jeux d’écriture et de dépréciations.

L’équipe dirigeante se félicite en revanche de l’évolution de l’Ebitda du groupe (équivalent de l’excédent brut d’exploitation), hors ces éléments significatifs. Elle voit là les premiers retours de sa stratégie de globalisation de ses structures et de réduction de son parc de magasins. Le conseil d’administration explique continuer cette restructuration globale. Après 119 magasins fermés dans le monde entre août et fin janvier, elle table sur 40 fermetures supplémentaires d’ici le mois de juin. Elle prévoit aussi, à partir du mois de mars, de réduire son nombre de fournisseurs de 270 à 50. Elle mise en revanche sur ses lignes femmes et sur le développement de ses plateformes internet.

L’Ebitda frôle ainsi les 45 millions d’euros, en progression de près de 10% par rapport à l’an passé. Mais une fois encore l’Europe, n’est pas au mieux.
Alors que l’Ebitda des Amériques progresse de 16 millions d’euros et celui de l’Australasie de plus de 29% à 25 millions, celui de l’Europe recule de 79% à 1,9 million d’euros.
Ce qui fait dire à l’équipe dirigeante, menée par la PDG Launa Inman que, malgré une réduction de 10% des coûts sur la zone, la structure locale nécessite d’être encore restructurée. L’Europe est d’ailleurs pointée du doigt comme "impactant la performance globale du groupe". Pour l’année, le conseil d’administration a revu à la baisse ses perspectives pour l’exercice en cours, passant d’une prévision d’Ebitda annuel entre 66 et 72 millions d’euros à une fourchette de 58 à 66 millions.

Reste à savoir si de nouvelles mesures seront prises avant une éventuelle reprise. Les deux candidats et le conseil d’administration du groupe Billabong doivent s’exprimer sur le sujet d’ici un mois.