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Bonnes pratiques marque/façonnier: "Du pipeau !" pour Didier Grumbach

Publié le
3 déc. 2013

Didier Grumbach

Le 2 décembre, l'IFM et l'IFH dévoilaient un Guide des Bonnes Pratiques destiné à renforcer et à faciliter les échanges entre façonniers et donneurs d'ordres. Une présentation à l'issue de laquelle le président de la Fédération française de la couture, Didier Grumbach, s'est offert une allocution remarquée. Interlocuteur des grandes maisons, ce dernier n'accorde que peu de crédit au document, qui réclame de nombreux efforts aux marques tricolores.

"On est dans cette phase où des marques de luxe, qui n'étaient pas donneurs d'ordres il y a 20 ans car elles produisaient sous licence, ont désormais intégré un savoir-faire", explique le président. "Jusque là elles ne savaient pas faire du prêt-à-porter. Aujourd'hui, elles sont les plus gros exportateurs du secteur. Les analyses de ce guide sont très bien faites, mais les conclusions sont contestables".

"Vous impliquez que la filière peut se globaliser. Que les rôles peuvent être redistribués entre les différents acteurs", relève le responsable. "Mais vous n'envisagez pas que ces grandes marques ne se renouvelleront pas ! Or il n'y en aura plus. C'est la fin. Autrement dit, il faut se préoccuper de ce qui vient après et parler avec Chanel, Saint Laurent et autres, qui se comportent bien ou moins bien (avec leurs fournisseurs, ndlr). Mais à ce moment précis, ce n'est pas de cette façon qu'il faut traiter le sujet. Aujourd'hui, les marques dont on parle, qui ont forgé une rente qui leur permet de produire en France, sont une chance. Dans cette phase actuelle, elles sont mêmes fondamentales: elles mènent des politiques d'investissements considérables qui ont des retombées sur la sous-traitance française. Le système actuel n'est donc pas défavorable".

Mais le président de la Fédération ne conteste pas tous les points avancés dans les travaux des autres organismes professionnels. "Il y a deux points où je suis d'accord avec vous", souligne-t-il. "Oui, il faut de nouvelles marques. C'est comme cela que les Belges ont fonctionné il y a 15 ans. Ce sont ces marques belges qui ont fait exister l'industrie locale. C'est aussi ce qu'ont fait les Italiens en leur temps. Alors que, il ne faut pas l'oublier, les marques faisaient à l'époque fabriquer en Italie sous licence. Autrement dit, la situation s'est extrêmement améliorée".

Didier Grumbach donne également raison au Guide des Bonnes Pratiques sur un second point: la nécessité pour les sous-traitants d'investir. "Il faut dépenser de l'argent pour mettre en réseau les sous-traitants français et leur permettre d'être plus performants quand ils sont en milieu de gamme", explique-t-il, oubliant que le Guide assujettit ces investissements à la visibilité des commandes, point sur lequel les marques sont appelées à améliorer leurs pratiques. "Il y a des efforts à faire là-dessus", admet-il, avant de rendre un avis sans appel: "Le reste, c'est du pipeau ! Merci, au revoir".

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