Publicités
Par
AFP
Publié le
7 oct. 2007
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Braquage audacieux avenue Montaigne contre un grand joaillier

Par
AFP
Publié le
7 oct. 2007

PARIS, 6 oct 2007 (AFP) - Joaillier des princesses et des nababs, Harry Winston, qui compte des boutiques dans le monde entier, a été la cible samedi 6 octobre à Paris d'un vol de bijoux audacieux d'un montant supérieur à dix millions d'euros, l'un des plus importants depuis plusieurs dizaines d'années en France.


Parure de diamants Harry Winston - Photo : AFP

Dimanche 7, la police estimait que le préjudice pourrait être supérieur à dix millions d'euros.

Il faut remonter au 27 septembre 2004 pour trouver un montant du même ordre dans le vol de bijoux. Ce jour là, deux diamants - d'une valeur de 11,5 millions d'euros - avaient été volés à la Biennale des antiquaires du Louvre à Paris, un butin considéré comme l'un des plus élevés depuis vingt-cinq ans.

Samedi, les malfaiteurs, qui selon la police, "savaient parfaitement où ils allaient", ont visé avenue Montaigne (VIIIe), dans le triangle d'or de la capitale, la boutique de Harry Winston, l'un des plus grands joailliers au monde, pair des Cartier, Van Cleef et Arpels et autres Bulgari.

Jacob Winston, le père, avait ouvert une première boutique en 1888 à Manhattan mais c'est son fils Harry qui fit connaître le nom dans le monde entier. Après avoir ouvert sa première boutique à New York en 1920, Harry Winston, décédé en 1978, puis Ronald, son fils aîné, ont installé des boutiques à Genève, puis à Paris (1957), Beverly Hills, Las Vegas, Honolulu, Londres, Tokyo, Hong Kong et même Pékin.

L'histoire de Harry Winston se confond avec celle des familles princières, des nababs et des grandes stars du cinéma : vente au shah d'Iran d'une tiare, avec un diamant de rose de soixante carats pour la shabanou Farah en 1958 ; rachat la même année de la tiare des ducs de Westminster; vente du fameux diamant poire de 61 carats à Richard Buron qui l'offrira à Elizabeth Taylor ; prêts de bijoux aux actrices pour les festivals de Cannes ou les cérémonies d'Oscars à Hollywood; rachat des bijoux de la Bégum ou du diamant de Jackie Kennedy, cadeau de l'armateur grec Aristide Onassis.

Selon les premiers éléments de l'enquête, confiée à la brigade de répression du banditisme, trois ou quatre braqueurs cagoulés et armés ont pénétré dans la boutique samedi vers 10h à l'heure de l'ouverture. Après avoir neutralisé le personnel, ils se sont fait ouvrir les coffres, emportant bijoux, parures et montres.

Selon un spécialiste interrogé par l'AFP, la valeur des bijoux, qui seront négociés par les malfaiteurs, ne sera pas la même que la valeur de vente en boutique. Les malfaiteurs vont en effet devoir se tourner vers des receleurs, qui vont démonter les bijoux qui sont, dans leur état actuel, invendables sur le marché officiel ou dans une vente aux enchères.

Ce démontage va faire "considérablement baisser" la valeur du butin, ajoute ce spécialiste sous couvert de l'anonymat, puisque les diamants seront vendus "à perte" sur des marchés parallèles.

Par Pierre-Marie GIRAUD

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.