Brexit : quelles conséquences sur le retail britannique ?

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
27 juin 2016

Alors que les analystes mesurent encore l’impact du « jeudi noir » à la Bourse de Londres, les conséquences pour les commerces sont déjà anticipées. De la variation des taux de change à la hausse des coûts logistiques en passant par un affaissement de la consommation et l’impossibilité d’un marché digital coordonné, plusieurs chocs sont annoncés pour le retail britannique.

« Les accords et lignes d'approvisionnement qui ont évolué sur un pied d'égalité avec les partenaires de l'UE devront être revus comme les poteaux de but vont commencer à se déplacer », explique The Economist. « Les exigences réglementaires relatives à la sécurité, qualité et protection des consommateurs qui sont actuellement en place dans les Etats membres divergeront. Cela va forcer les détaillants britanniques à considérer deux ensembles de règles lors de l’élaboration de leur offre entre le Royaume-Uni et l'Europe. »
 
Au-delà des considérations réglementaires, les observateurs laissent peu de doute sur un brutal affaissement de la consommation dans la foulée du référendum.

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Est ainsi annoncée une chute de plus de 3 % du retail en 2017, là où un maintien du Royaume-Uni dans l’UE aurait maintenu la hausse à son niveau actuel d’environ 2 %. A plus long terme, les ventes britanniques à horizon 2020 seront 6 % inférieures à ce qu’elles auraient dû être en cas de refus du Brexit.
 

« Il pourrait y avoir quelques rayons de soleil pour le retail », tempère cependant The Economist, pour qui le futur cabinet pro-Brexit cherchera à rapidement mettre en place une économie sécessionniste. « Cela donnerait jour à des politiques commerciales et d'investissements amicaux, avec des incitations qui pourraient être bénéfiques pour certains détaillants, en particulier ceux qui sont le moins liés à des partenaires ou des opérations outre-Manche. Un sondage réalisé a constaté que 54 % des détaillants de taille moyenne seraient en faveur d'un Brexit, contre seulement 24 % des répondants des grandes entreprises. »
 
Mais l’un des plus grands freins apportés par le Brexit au retail se jouerait sur Internet, le Royaume-Uni tournant naturellement le dos aux tentatives actuelles d’instaurer un marché en ligne unique et coordonné, dans le but d’encourager l’activité transfrontalière.

Hors l’Europe est un marché prometteur pour les e-commerçants britanniques. La moitié des connexions reçues par ceux-ci vient du continent et les recherches de produits « British » ont augmenté de 100 % en un an.

Même si seuls 15 % des internautes européens achètent en ligne au-delà des frontières, le Royaume-Uni pourrait manquer le train du développement de cette pratique.