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Reuters
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Publié le
8 juin 2009
8 juin 2009
Burberry pense pouvoir surmonter la récession
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8 juin 2009
8 juin 2009
LONDRES (Reuters) - Le groupe britannique de luxe Burberry ne se sent pas menacé par la quête de bonnes affaires observée chez les consommateurs en temps de crise, même s'il pense que ses nouveaux clients risquent de ne pas reprendre de sitôt leur achats de vêtements ou d'accessoires haut de gamme.
Burberry campagne publicitaire printemps-été 2009 |
"On peut distinguer deux forces à l'oeuvre dans le sentiment des consommateurs. L'un est le prix, mais l'autre est un retour à des objets intemporels et durables, et où l'on peut avoir un retour - pendant très longtemps - sur l'investissement que l'on fait", a déclaré lundi la directrice générale de Burberry, Angela Ahrendts, à l'occasion du sommet mondial sur le luxe et la distribution organisé par Reuters.
"A mes yeux, ce nouveau sentiment parmi les consommateurs joue en fait brillamment en faveur de tout ce qu'incarne la marque Burberry. Je pense que d'une certaine manière, nous sommes dans l'air du temps", a-t-elle ajouté, soulignant qu'elle était "ébahie" par le niveau actuel des ventes d'imperméables Burberry, un classique du groupe né il y a cent cinquante-trois ans.
Le sommet sur le luxe et la distribution a lieu jusqu'à jeudi, simultanément à Londres, New York, Paris et Dubaï.
Comme nombre d'autres acteurs du luxe, il a été frappé de plein fouet par le ralentissement de l'économie mondiale, mais est parvenu jusqu'ici à compenser cette dégradation en réduisant ses coûts, ses effectifs, ses stocks et ses lignes de produits.
Le mois dernier, il a fait état d'une baisse de 12,5 % de son bénéfice annuel avant impôts et exceptionnels, un recul conforme aux prévisions des analystes.
La fin de l'ère du "it bag" ?
Angela Ahrendts a indiqué ne pas s'attendre à ce que les dépenses des clients moins fortunés mais attirés par les articles de luxe et le statut qu'ils projettent - ces "aspirants" qui ont alimenté un boom du secteur ces dernières années - retrouvent dans un avenir proche leur niveau d'avant la récession.
"Je ne pense pas qu'ils reviendront sur aucune marque de luxe aussi rapidement ou aussi agressivement qu'ils l'ont fait par le passé", a-t-elle dit.
Elle a précisé toutefois que la situation variait beaucoup d'une région géographique à l'autre, et que d'autres catégories de clientèles, comme les consommateurs plus fortunés et les touristes, pourraient contribuer à soutenir la demande.
L'ère du "it bag" - le sac à main de saison que l'on s'arrache - est probablement terminée, mais les consommateurs achètent toujours du luxe et choisissent les marques les moins susceptibles de se démoder, a-t-elle ajouté.
La directrice financière du groupe Stacey Cartwright a souligné de son côté que les marchés aux États-Unis et en Espagne se contractaient toujours, mais moins vite qu'avant, tandis que la plupart des marchés européens et asiatiques étaient toujours en croissance.
Elle a ajouté au cours du sommet Reuters que Burberry réduirait de manière "significative" ses stocks cette année pour faire face aux conditions d'activité délicates, mais sans aller jusqu'à la baisse de 19 % réalisée sur 2008/2009.
Burberry s'attend à ce que les conditions de marché demeurent difficiles pour les prochaines collections automne-hiver et printemps-été, mais reste convaincu que le secteur parviendra à éviter la répétition de la frénésie de promotions dont il a été le théâtre à Noël dernier.
"Je pense qu'on a beaucoup gagné en discipline", a-t-elle déclaré au vu des niveaux de remises pour la saison printemps-été 2009.
Stacey Cartwright a ajouté que Burberry, qui a renégocié récemment avec ses banques ses facilités de crédit, se trouvait dans une situation financière solide pour tirer parti de certaines "très belles opportunités" sur le marché immobilier.
Le groupe a indiqué le mois dernier qu'il prévoyait d'ouvrir dix à quinze nouveaux magasins pendant l'exercice en cours, principalement en Asie et sur le continent américain.
Angela Ahrendts a souligné que le renforcement de la présence de Burberry sur internet, "une autre très belle opportunité de croissance", deviendrait une priorité une fois que le groupe aurait terminé l'amélioration de sa chaîne d'approvisionnement et de ses systèmes informatiques, à savoir d'ici à six à neuf mois.
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