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31 août 2010
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CPI, une première édition fortement axée sur les marques turques

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31 août 2010

Orchestré conjointement par l’Igedo, par ailleurs organisateur des salons de Moscou (CPM) et Düsseldorf (CPD), et l’Itkib (la Fédération turque des exportateurs de textile et d’habillement), le CPI aura rassemblé quelque 200 marques d’habillement. Presque sans surprise, exposants turcs et allemands sont sortis gagnants de cette première édition.

CPI
Restrospective Hussein Chalayan au musée d'art moderne d'Istanbul

Installée du 26 au 28 août dernier dans l’enceinte du campus de l’ITU (la faculté technologique d’Istanbul), cette première édition aura profité de l’effervescence mode de la Fashion Week qui se tenait aux mêmes dates (25 au 29 août) sur le site. Pour Bahar Korçan, présidente de l’équivalent turc de la Fédération française du prêt-à-porter, ce mélange des genres n’est pas sans lien avec les évolutions et les ambitions de la société turque, notamment en matière de mode. L’objectif à terme – on parle de 2023 -, faire de la Fashion Week d’Istanbul le cinquième rendez-vous des créateurs internationaux. Patchwork créatif, la fashion Week garde encore sa connotation commerciale même si quelques figures locales ont attiré l’attention type Arzu Kaprol, Gamze Saracoglu ou encore Ozlem Suer.

En attendant, acteurs publics et privés investissent du côté des marques plus « commerciales » et de la fabrication. Avec l’idée, là encore, de faire d’Istanbul une plateforme d’échanges dans la région. De fait, outre son emplacement stratégique au carrefour de l’Orient et l’Occident, la ville profite d’une législation favorable aux frontières. En effet, à rebours de la Russie, la Turquie n’exige pas de visa des ressortissants étrangers. De quoi attirer les acheteurs des pays de l’Est comme ceux du Moyen-Orient. Ce sont d’ailleurs ces deux régions qui attirent la convoitise de la plupart des exposants présents au CPI. A l’instar d’Argande, « marque-collectif » turque qui redistribue ses bénéfices à une association de défense des femmes d’Anatolie et que l’on retrouvera pour la première fois sur le salon Prêt-à-Porter Paris. Ou encore de G-Star qui vient d’ouvrir son bureau à Istanbul. « Nous venons de trouver un partenaire pour la Russie, maintenant nous nous intéressons autant à la Turquie qu’à l’Europe de l’Est », explique Ayhan Gökmen, responsable du bureau allemand. « La Turquie a un bel avenir et nous comptons y ouvrir des boutiques monomarques, faute de trouver des multimarques moyen de gamme. » Mêmes attentes chez Gerry Weber qui a fait le déplacement pour rencontrer des master-franchisés qui prendraient en charge la région. Pour ce géant d’outre-Rhin qui diffuse ses lignes prêt-à-porter femme moyen de gamme à travers 62 pays, la Turquie est un nouveau terrain de jeu depuis la levée de l’embargo des importations de produits « Made in China » en juin dernier.

CPI
Défilé Ozlem Suer

En effet, récemment modifiée, la réglementation douanière offre de nouvelles opportunités aux marques étrangères qui peuvent désormais prétendre au marché turc avec des produits chinois. Contre toute attente, le sentiment n’est pas franchement partagé par les acteurs locaux qui craignent « l’arrivée massive de produits Made in China ». Mais Europe oblige, la Turquie, candidate à l’entrée dans l’Union, ne pouvait maintenir son protectionnisme. Et Richard Muller, agent pour la France et la Belgique des salons de l’Igedo, de souligner qu’aujourd’hui « la bataille n’est plus sur le prix ». L’accent se renforce donc du côté des exportations, en travaillant également une montée en gamme de l’offre. D’après les chiffres du Ministère de l’Industrie turc, en pleine crise mondiale les exportations turques auraient tout de même augmenté de 7% en 2009. Et Zafer Caglayan, ministre de l’Industrie, de préciser que 80 % des exportations du pays se font à destination de l’Europe en ce qui concerne l’habillement et le textile (qui englobe les tapis). Hikmet Tanrıverdi, president de l’Itkib, a ajouté que le pays vise à l’horizon 2023 les 60 milliards de dollars à l’exportation, contre 15 milliards l’an dernier. Etant utile de préciser que l’Espagne, l’Italie, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne et enfin la France constituait les marchés phares.

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