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Camaïeu : les syndicats accusent le groupe d'avoir organisé la faillite des filiales belge, suisse et luxembourgeoise

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13 août 2020

Les syndicats de travailleurs du groupe français (les belges CNE et Setca, les français CGT, Force Ouvrière et CFDT ainsi que l'organisation luxembourgeoise OGBL), ont communiqué des éléments qui prouveraient, selon eux, que la direction de Camaïeu France aurait organisé la faillite des filiales belge, suisse et luxembourgeoise.

À quelques jours seulement de la décision du tribunal de commerce de Lille, prévue pour le 17 août, qui tranchera sur le repreneur de l'enseigne de prêt-à-porter Camaïeu  parmi les sept offres présentées, cette information pourrait porter préjudice à l'offre de reprise de l'actuel président du groupe, Joannes Soënen, pourtant soutenu initialement par de nombreux syndicats.


Les salariés et potentiels repreneurs de Camaïeu seront fixés le 17 août - AFP


Pour les syndicats, cette conviction s'appuie sur des échanges de mail selon eux attribués à la direction. "Dans le contexte tendu et incertain que nous traversons, je vous demande de mettre en place toutes les initiatives afin que le cash remonte sur Camint (Camaïeu International, Ndlr) et ne reste pas sur nos filiales. Même en prévision de décaissement ultérieur. Merci de confirmer par retour et de communiquer sur les procédures qui vont être mises en place pour assurer ce flux.”

Un extrait de mail attribué par les syndicats au PDG de Camaïeu, Joannes Soënen, qui aurait été envoyé le 12 mars au département finance et aux directeurs financiers de la chaîne de prêt-à-porter française. “Oui, les instructions ont été données. J’en ai également parlé verbalement avec le trésorier ce matin”, aurait répondu Alain Gourjon, le directeur financier du groupe, quelques minutes plus tard, toujours selon les syndicats. 

Pour les représentants syndicaux, ces échanges, récupérés et communiqués à la presse, prouveraient ainsi que l'actuel direction de Camaïeu France aurait emmené directement les filiales belge, suisse et luxembourgeoise à la faillite en en vidant les comptes bancaires. "Notre profonde conviction est que notre président actuel Joannes Soënen a souhaité le redressement judiciaire de l'entreprise en France pour récupérer sa propre entreprise à moindre coût et en purgeant sa dette", écrivent-ils dans un communiqué. "Nous sommes convaincus que dès le mois de mars, tout était organisé.", déclarent conjointement dans un communiqué les syndicats belges CNE et Setca, français CGT, Force Ouvrière et CFDT ainsi que l'organisation luxembourgeoise OGBL, qui ne souhaitent pas que la direction actuelle soit le repreneur de l'entreprise et réclament une enquête judiciaire.

"Si rien n'est fait, que l'offre de reprise retenue est celle de l'actuel actionnaire, ou qu'aucune réelle enquête n'est mise en place, nous mènerons des actions syndicales dans tous les pays représentés", ont averti les syndicats.

Il y a quelques jours, dans La Libre Belgique, le PDG de Camaïeu, Joannes Soënen, réfutait totalement ces accusations de faillite frauduleuse. "Il n'y avait aucune manœuvre derrière la circulation de la trésorerie", a-t-il souligné, en ajoutant que les filiales belge, suisse et luxembourgeoise de Camaïeu sont "structurellement déficitaires".

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