Camaïeu réduit la voilure à l'international

Évoluant dans une zone de turbulences depuis deux ans, Camaïeu choisit aujourd'hui de restreindre son périmètre hors de l'Hexagone et de se recentrer sur son marché domestique. L'enseigne de mode nordiste fondée en 1984 prévoit ainsi de fermer d'ici la fin de l'année 135 points de vente en propre à l'international, soit la moitié de ses boutiques implantées hors de France. Une information publiée par LSA, qu'une source proche du dossier nous a confirmée.

Camaïeu, qui se présente comme le leader du prêt-à-porter féminin en France, revendique un parc de 900 magasins répartis dans 21 pays, dont 650 installés sur le marché français qui ne seraient pas touchés par ce plan. Néanmoins, le groupe procède chaque année à une dizaine de fermetures sur le sol tricolore dans un souci d'optimisation de son parc.

Les magasins à l'export - qui devront baisser le rideau avant fin 2020 - sont situés en Italie, en République tchèque, en Pologne, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie. Le bilan des postes supprimés n'est pour l'heure pas connu. En outre, les unités installées au Benelux et en Suisse ne sont pas concernées.

Cette rationalisation, et donc ce recentrage sur l'activité tricolore, s'impose comme la première mesure prise par le nouveau président de Camaïeu, Joannes Soënen, qui a pris les rênes de l'enseigne en août 2019. Affichant une expérience de trente ans dans la distribution, il a par le passé déjà œuvré chez Camaïeu en début de carrière, avant de rejoindre la chaîne de mode enfantine Tape à l'œil, dont il a été le directeur général de 2007 à 2018.

Camaïeu, qui affirme réaliser 718 millions d'euros de ventes annuelles, concrétise aujourd'hui la première étape d'un plan de transformation qui comporte quatre piliers et concerne aussi la digitalisation de l'enseigne. Une stratégie présentée aux représentants du personnel la semaine dernière, selon nos informations.

Il faut également rappeler qu'en décembre 2018, Modacin, la holding détenant l'enseigne, est passée aux mains de ses créanciers après avoir été placée en procédure de sauvegarde quelques mois plus tôt. Sa dette de 459 millions d'euros avait alors été convertie en capital.

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