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Cambodge: le plafond d'une usine de chaussures s'effondre

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16 mai 2013

KAMPONG SPEU (Cambodge), 16 mai 2013 (AFP) - Le plafond d'une usine de fabrication de chaussures s'est effondré jeudi dans le sud du Cambodge en tuant deux personnes, a indiqué la police, trois semaines après la mort de plus d'un millier d'ouvriers du textile au Bangladesh.

Le plafond d'une usine de fabrication de chaussures s'est effondré jeudi dans le sud du Cambodge en tuant deux personnes, a indiqué la police, trois semaines après la mort de plus d'un millier d'ouvriers du textile au Bangladesh. Photo AFP.


"Deux ouvriers (un homme et une femme) ont été tués et six autres ont été blessés", a indiqué à l'AFP Khem Pannara, chef de la police du district, dans la province de Kampong Speu (sud), expliquant que le plafond s'était effondré au dessus d'une allée circulant entre les machines.

"Nous avons enlevé les décombres et je pense qu'il n'y a plus personne dessous", selon lui.

En avril, le tragique effondrement d'un immeuble du secteur textile au Bangladesh avait fait officiellement 1.125 morts. Un drame qui avait souligné les conditions épouvantables dans lesquelles travaillent au quotidien les ouvriers du textile et de la confection dans certains pays asiatiques.

"Tous les jours, plus de 100 ouvriers travaillent là, mais je ne sais pas combien travaillaient ce matin", a déclaré Sokny, ouvrière cambodgienne de 29 ans. "J'ai été si choquée. Je pleurais. J'ai vu du sang venir des décombres".

Les exportations de textile ont rapporté 4,6 milliards de dollars au Cambodge l'an dernier, une somme énorme pour ce pays très pauvre et qui relance lentement sa machine économique depuis quelques années, après des décennies de guerre civile.

Quelque 650.000 ouvriers travaillent dans le secteur dans le pays dont 400.000 pour des sociétés exportatrices.

Des scènes d'évanouissements collectifs ces dernières années ont pourtant tiré la sonnette d'alarme. Un phénomène attribué par les syndicats au surmenage, à la sous-alimentation et à la mauvaise ventilation des ateliers.

Les grèves et manifestations se sont multipliées. Certaines ont même dégénéré comme en février 2012, lorsque trois ouvrières ont été blessées par un homme qui a ouvert le feu.

"Les usines cambodgiennes ne respectent pas les standards internationaux de sécurité", a affirmé jeudi Rong Chhun, président de la Confédération des syndicats du Cambodge, à l'AFP.

"Maintenant que l'accident est arrivé, les ouvriers vont avoir peur", a-t-il ajouté. "C'est récemment arrivé au Bangladesh et maintenant cela arrive au Cambodge. Nous sommes très inquiets pour la sécurité de nos ouvriers".

L'Organisation Internationale du Travail (OIT), qui inspecte régulièrement les usines du pays, appelle depuis plusieurs mois à un nouvel accord de branche entre gouvernement, patrons d'usines et syndicats.

"A part le Bangladesh, le Cambodge est l'un des endroits les moins chers au monde pour produire des vêtements", estimait en mars Jill Tucker, en charge d'un programme de l'OIT au Cambodge.

Plusieurs grandes marques mondiales de confection produisent au Cambodge, notamment Puma, Gap, H&M ou encore Levi Strauss.

En octobre dernier, le PDG du géant suédois du textile Hennes & Mauritz (H&M), Karl-Johan Persson, avait démenti des accusations portées dans un documentaire, selon lesquelles le groupe cherchait à maintenir des salaires de misère.

Après le désastre du Bangladesh, plusieurs grandes marques d'habillement, dont l'Italien Benetton, l'Espagnol Zara, le Britannique Marks and Spencer ou le Suédois H&M, se sont ralliées à un accord sur la sécurité des usines textiles au Bangladesh. Celui-ci est encore boudé par les grands groupes américains.Par Tang Chhinh Sothy

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