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Cambodge: manifestation après l'arrestation d'ouvriers d'un sous-traitant de Nike

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5 juin 2013

PHNOM PENH, 05 juin 2013 (AFP) - Des milliers d'ouvriers du textile cambodgiens ont manifesté mercredi contre l'arrestation de plusieurs de leurs collègues lors d'un rassemblement chez un fournisseur du géant américain Nike, a-t-on appris de source syndicale.

Dans une usine textile au Cambodge. Photo : AFP.


Huit ouvriers avaient été arrêtés lundi lorsque la police était intervenue contre des grévistes qui réclament depuis une semaine de meilleurs salaires dans cette usine de la province de Kampong Speu (sud), a précisé Say Sokny, secrétaire générale du Syndicat libre.

Aucune charge n'a pour l'instant été retenue contre eux, a-t-elle ajouté.

Selon elle, entre 2 000 et 3 000 travailleurs se sont rassemblés mercredi devant le tribunal de la province pour réclamer leur libération.

La semaine dernière, les forces de l'ordre auraient utilisé des matraques paralysantes et une femme enceinte aurait fait une fausse couche, selon les manifestants. Lundi, au moins dix personnes ont été blessées.

Les exportations de textile, clé pour l'économie du pays, ont rapporté 4,6 milliards de dollars au Cambodge l'an dernier.

Quelque 650 000 ouvriers travaillent dans le secteur, dont 400 000 pour des sociétés exportatrices. Mais des scènes d'évanouissements collectifs ont tiré la sonnette d'alarme depuis deux ans, sur fond de sous-alimentation, de surmenage et de mauvaise ventilation des ateliers.

Les défenseurs des droits de l'Homme craignent que le gouvernement ne veuille faire taire les critiques et les tensions sociales avant les élections du 28 juillet qui verront, sauf surprise, la victoire du Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 1985.

"Le gouvernement a peur que les manifestations ne mènent à une instabilité sociale à cause des prochaines élections et de ce qui s'est passé dans le monde arabe et récemment en Turquie", a commenté Ou Virak, président du Centre cambodgien pour les droits de l'Homme.

"Mais les agissements du gouvernement avec une poigne de fer ne vont provoquer que de la colère".

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