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Cambodge: un responsable accusé de tirs sur des manifestants blanchi

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AFP
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19 déc. 2012

PHNOM PENH, 19 déc 2012 (AFP) - Des défenseurs des droits de l'Homme ont dénoncé mercredi la décision de la justice cambodgienne d'abandonner les poursuites contre un ancien gouverneur, suspect numéro un dans une fusillade au début de l'année contre des ouvriers textiles qui manifestaient.

Déjà en 2010, comme sur cette photo, les ouvriers du textile cambodgien étaient descendus dans la rue. AFP/TANG CHHIN SOTHY


Trois ouvrières d'un fournisseur du géant mondial de la confection, Puma, avaient été blessées le 20 février lorsqu'un homme avait ouvert le feu sur des milliers d'employés d'usines textiles de la province de Svay Rieng (est) qui réclamaient de meilleures conditions de travail.

Le gouverneur de la ville de Bavet, Chhuk Bundith, désigné comme principal suspect par des responsables, avait ensuite été limogé puis inculpé en avril pour blessures involontaires, sans toutefois être arrêté.

"Le tribunal a abandonné toutes les charges contre lui", a indiqué mercredi à l'AFP l'avocat des victimes, Chin Linda. La justice n'a donné aucune explication et a inculpé un policier pour le même chef d'accusation, a-t-il ajouté.

"Je suis dégoûté par le niveau d'impunité que nous constatons désormais au Cambodge", a commenté Ouk Virak, président du Centre cambodgien pour les droits de l'Homme.

Il a appelé Puma à se retirer du pays. "Sinon, les consommateurs en Europe ne lui pardonneront pas et la marque sera pour toujours tachée du sang de ces ouvriers textiles pauvres".

Puma, ainsi que Gap et H&M, avaient fait part de leur "profonde inquiétude" après cet incident et réclamé une enquête.

Dans une déclaration envoyée à l'AFP, Puma a refusé de commenter la décision de justice, mais a déclaré "espérer que le gouvernement cambodgien fera tous les efforts possibles pour condamner l'auteur du crime".

L'industrie textile, source très importante de devises pour la fragile économie cambodgienne, emploie quelque 400 000 personnes, en majorité des femmes. Le secteur avait été secoué en 2010 par un grand mouvement social portant sur les conditions de travail dans l'ensemble de la filière.

L'une des trois victimes, Bout Chinda, 21 ans, s'est dite "sans voix" après l'abandon des charges, relevant que "beaucoup de gens avaient vu Chhuk Bundith ouvrir le feu".

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