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7 févr. 2018
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Carlos Campos, enfant du Honduras et valeur sûre de la mode américaine

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AFP
Publié le
7 févr. 2018

New York, 7 fév 2018 (AFP) - Il est arrivé aux Etats-Unis à 13 ans, seul et sans papiers après avoir fui son village et traversé trois pays à pied. Trois décennies plus tard, le créateur hondurien Carlos Campos, connu pour sa sobre élégance et ses coupes masculines soignées, est devenu une valeur sûre de la Fashion Week new-yorkaise.

Carlos Campos, un enfant du Honduras valeur sûre de la Fashion Week de New York - © AFP / ANGELA WEISS


A 45 ans, Campos ne ressemble en rien à l'image de l'immigré d'Amérique centrale véhiculée par Donald Trump, qui les associe habituellement aux membres de gangs meurtriers comme le MS-13.

Arrivé sans rien, il crée sa première entreprise à 19 ans. Trois ans plus tard, il sort diplômé du prestigieux Fashion Institute of Technology et ouvre son atelier, qui emploie aujourd'hui sept personnes et a habillé des célébrités comme Ricky Martin, Ethan Hawke ou Justin Timberlake. « Je suis l'exemple parfait du rêve américain, quelqu'un venu ici, dans ce pays, sans penser pouvoir réussir tant de choses. Je suis un rêveur et je le serai toujours », a-t-il indiqué à l'AFP mardi, juste avant son défilé.

Carlos Campos n'était pas éligible pour le programme « Daca », qui depuis 2012 protégeait de l'expulsion quelque 700 000 immigrés arrivés aux Etats-Unis enfants, et dont le président Trump a annoncé la fin au 5 mars, provoquant une vive controverse. Mais le créateur a obtenu malgré tout sa naturalisation.

« Je compatis avec eux parce que j'ai été dans cette situation pendant des années, je sais ce que c'est que de ne pas pouvoir voyager (faute de papiers), d'avoir le désir de s'épanouir mais d'être limité non par manque de capacité, d'intelligence ou d'éducation, mais uniquement parce que tu es marqué au fer rouge ». « C'est très triste de les voir dans cette situation. Nous méritons tous une chance », a-t-il ajouté.

Au début, en quittant le Honduras, il avait pensé aller à Rio de Janeiro, tant il adorait le football brésilien. Puis quelqu'un lui a suggéré les Etats-Unis, où il a débarqué après neuf mois de périple via le Guatemala et le Mexique, alors que ses parents le croyaient mort.

A son arrivée aux Etats-Unis, il est placé dans un foyer pour enfants. Mais il s'échappe et part pour Miami. « Tous les "dreamers" (rêveurs) sont à New York. Il faut que tu ailles à New York », lui dit alors une connaissance.

Et c'est ainsi que ce fils d'un tailleur et d'une couturière modestes est arrivé, ébloui, dans la « Grosse Pomme », pour ne plus jamais repartir. Il montre son talent de couturier à 15 ans, en travaillant dans un atelier de tailleur à Brooklyn, termine ses études secondaires grâce à des cours du soir, et se met alors à croire en sa bonne étoile. Il a connu des hauts et des bas, comme lors des attentats du 11 septembre 2001, le jour même où il devait présenter son premier défilé à la Fashion Week.

« Ca a été horrible. Il a fallu tout annuler. C'était ma première collection et j'y avais mis toutes mes économies », se souvient-il, ajoutant que les entrepôts du sud de Manhattan où étaient prévus les défilés s'étaient transformés ce jour-là en morgues improvisées.

Son défilé de mardi reflétait son esthétique minimaliste, avec des mannequins de toutes les races, surtout des hommes mais aussi quelques femmes, portant capes, boléros, chemises bouffantes, inspirées des mariachis mexicains.

Quand Campos était petit, dans son village hondurien d'El Progreso, il n'avait pas d'argent pour acheter à manger à l'école. Mais sa mère lui fabriquait des chemises, toujours bien repassées, et lui disait : « Regarde comme tu es beau ». « Cela m'a donné une certaine estime (...) Je me sentais spécial », dit-il en riant.

C'est en pensant à sa mère, aujourd'hui décédée, qu'il a créé l'association « Une chemise pour le Honduras », qui a distribué cette année quelque 3 300 chemises blanches dans les écoles du pays.

« Ca a eu tant de succès que des gens me donnent du tissu, d'autres offrent de faire la couture, et ça va pouvoir continuer. C'est ça la beauté : chacun apporte son grain de sable, ils commencent à s'ajouter et on peut construire quelque chose », dit-il.

Il y a un peu plus d'un an, Carlos Campos ouvrait la première école de mode du Honduras, qui porte son nom. Elle compte déjà quelque 97 diplômés. Malgré la pauvreté, la violence et la corruption, le créateur se dit aujourd'hui certain qu'« une industrie de la mode est possible au Honduras ».

Par Laura Bonilla

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