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Publié le
25 mai 2011
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Carven, chouchou de la mode, pense à la Bourse

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Reuters
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25 mai 2011

La société, relancée il y à peine un an par ses nouveaux propriétaires, réalise déjà un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros et vend ses collections dans une cinquantaine de pays. Elle vient d'ouvrir sa première boutique à Paris, dans le sixième arrondissement, à deux pas de l'Eglise Saint-Sulpice.

Carven
Campagne Carven. Photo : Marton Perlaki

Rachetée en 2008 par Henri Sebaoun et son cousin Marc Sztykman (63% du capital), en association avec le fonds Turenne Investissement, Carven a présenté sa première collection l'été dernier avec un succès foudroyant.

La clé de la réussite? La créativité et des prix accessibles, selon son PDG, Henri Sebaoun. "Nous avons un modèle novateur. Le socle de notre stratégie, c'est de proposer un luxe accessible et très créatif", a-t-il dit à l'occasion du sommet du luxe et de la mode organisé par Reuters du 23 au 25 mai.

Sous la houlette du styliste Guillaume Henry, passé chez Givenchy et Paule Ka, les robes sont sexy et sages à la fois, souvent courtes, travaillées dans un esprit "couture" et vendues entre 300 et 400 euros.

L'entreprise devrait être rentable en 2012, selon Henri Sebaoun.
Prié de dire s'il serait tenté un jour par la Bourse, il observe que "cela pourrait permettre d'accompagner la croissance", tout en estimant qu'il est encore beaucoup trop tôt pour échafauder ce type de scénario.

"Si nous doublons nos ventes l'an prochain, nous verrons comment lever des fonds", a-t-il dit. Une introduction en Bourse ne serait qu'une hypothèse parmi d'autres. "Il y a beaucoup de possibilités", y compris l'arrivée de partenaires, a-t-il précisé.

Carven, qui dispose de moyens de communication encore limités, s'est vu offrir un joli coup de publicité avec Inès de la Fressange. L'ancien mannequin vedette de Chanel, tombée sous le charme d'une robe noire drapée, l'a choisie pour monter les marches du festival de Cannes qui vient de s'achever.

Pour rester dans son cahier de charges, la marque mélange les matières, comme la gabardine et le jersey de coton. Les vêtements sont fabriqués en Europe de l'Est, en Espagne, au Portugal et en Tunisie.

Spécialiste du prêt-à-porter - il était le licencié des lignes pour homme de Carven - Henri Sebaoun assure vouloir faire "avant tout" du prêt-à-porter et non pas l'utiliser pour vendre de l'accessoire, même si les premiers sacs Carven seront vendus cet été (entre 300 et 500 euros).

Moins contraignant, plus facile à vendre et plus rentable que le vêtement, l'accessoire est au centre de la stratégie commerciale de toutes les griffes de luxe. Le prêt-à-porter, lui, est rythmé par les collections - qui peuvent ne pas plaire - et les exigences d'un marché mondialisé.

La maison de couture, créée par Carmen de Tommaso en 1945 s'était rendue célèbre dans les années 1950 par ses tailleurs faciles à porter, ses rayures ou ses carreaux de vichy rose. Elle habillait alors Michèle Morgan ou Edith Piaf.

La griffe, qui signe les uniformes des hôtesses d'Air France dans les années 1970, entame un lent déclin, perdant son âme au fil de multiples contrats de licences. Vendue à Rothschild au début des années 1980, elle est ensuite passée entre plusieurs mains avant d'être rachetée auprès d'un sous-traitant de petite maroquinerie.

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