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11 juil. 2013
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Ce que la modeuse a de commun à Paris, Shanghai et Los Angeles

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11 juil. 2013

A l'heure de la globalisation, une majorité de marques doivent aujourd'hui jouer avec les goûts, spécificités et codes culturels des multiples clientèles auxquelles elles s'adressent. Sans prôner une mode uniformisée, le cabinet Martine Leherpeur Conseil (MLC) a cherché à identifier dans le cadre d'une conférence sur le dernier salon Who's Next les points de convergence et de divergence entre trois clientes aspirationnelles en trois points du globe: Los Angeles, Shanghai et Paris. En y interrogeant des modeuses de 25 à 35 ans, MLC dépeint les looks et envies des filles "in".


Choisie par le cabinet pour son art des révolutions et des réinventions, Los Angeles, l'usine à rêves, compte les modeuses les plus éloignées de l'image que le reste du monde s'en fait. L'Angeline branchée est bien loin du cliché de la bimbo, si l'on en croit l'analyse de Jean-Philippe Evrard, dirigeant et intervenant de MLC, mais ne fait pas non plus dans la discrétion. "Il y a une légère tendance à la mise en scène, mais surtout pas dans un style ostentatoire, explique-t-il. Le look esprit 'people' est assez affirmé mais il a toujours un petit quelque chose issu des contre-cultures hippy ou new age par exemple, très présentes à LA". L'allure décrite comme "effortless glam" doit décontracter le chic, la petite robe est portée avec des boots, les basiques casual sont hyper accessoirisés et le short est roi. Toutes jambes dehors dans la ville de la culture plage, où le naturel doit être rayonnant, avec blondeur et maquillage minimaliste.

A Shanghai également, l'on prône le naturel en beauté, mais autour de rituels très élaborés. La fashionista de la capitale économique chinoise est en quête de perfection et d'élégance, les femmes interrogées rejetant le glamour clinquant des années 2000. "A l'image de sa ville, elle est à la croisée des chemins entre Orient et Occident, affirme Laetitia Orlandi. Il y a à la fois la recherche d'une silhouette maîtrisée et harmonieuse et l'envie d'y ajouter une touche d'optimisme et de liberté, à travers le mix & match", explique-t-elle. L'élégance se matérialise par l'importance capitale de la pièce de dessus, manteau structuré, perfecto ou fourrure typant la silhouette. Comme à Los Angeles, c'est la jambe qui s'affiche et pas la poitrine, et le sac pose la dernière touche de chic et doit donner à sa propriétaire un statut de femme de pouvoir.

Si la Shanghaïenne est en quête de perfection, la Parisienne est quant à elle en recherche d'éléments dissonants. Cette dernière est celle qui intellectualise le plus son look, selon les interviews réalisées par MLC. Les icônes sont les Françoise Giroud, Simone de Beauvoir et, de nos jours, Vanessa Paradis ou Charlotte Gainsbourg. Le négligé chic, le trench-chignon décoiffé par exemple, sont l'illustration de l’attachement aux grands classiques du patrimoine mode tout en cherchant la touche de transgression. Des pièces étonnantes surgissent alors, comme le retour de la running aux pieds de la fashionista parisienne, le vieux sac de fripe ou le pull à motif "faute de goût". Un coincé-décoincé qui boutonne sa chemise jusqu'en haut, chemise qui est le "nouveau T-Shirt" dans la capitale française, selon le cabinet.

Quel est donc le tronc commun que l'on peut trouver à ses trois cibles aspirationnelles? Quelques pièces font l'unanimité: le jeans slim, la ballerine, les stilettos, le sac Celine, les low-boots, le vernis à ongles ou le short et la chemise, mais dans des interprétations différentes, plus ou moins cool ou strictes. "La global fashion est de toutes façons chahutée par les signatures locales avec leur personnalité propre", constate Jean-Philippe Evrard. Peut-être pas si facile, finalement, d'être une marque internationale... à personnalité.

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