Cecilie Thorsmark (CPHFW): "Être une source d'inspiration en matière de développement durable fait naturellement partie de notre Fashion Week"
Du 7 au 11 août, la Semaine de la mode de Copenhague est revenue sur le calendrier international des défilés avec son édition estivale, organisée parallèlement à la première édition conjointe des salons CIFF x Revolver. Un événement - à cette occasion, marqué par de fortes pluies - qui a marqué une étape importante dans la réalisation du plan d'action triennal de l'événement. Une feuille de route lancée en janvier 2020 et caractérisée par une liste de 18 exigences durables obligatoires pour toutes les marques participantes, y compris des noms tels que Rotate, Ganni, Helmstedt et Saks Potts.
À l'occasion de la présentation de son partenariat innovant avec le défilé espagnol de maillots de bain Gran Canaria Swim Week by Moda Cálida, un exemple pionnier de synergies entre des événements de mode internationaux, FashionNetwork.com s'est entretenu avec Cecilie Thorsmark, PDG de la Semaine de la mode de Copenhague.

FashionNetwork.com : Comment est née l'idée de s'associer à une autre semaine de la mode internationale et pourquoi la Gran Canaria Swim Week by Moda Cálida ?
Cecilie Thorsmark : C'est le résultat d'une rencontre par l'intermédiaire de l'European Fashion Alliance. Je la considère comme un événement test pour démontrer le pouvoir de la collaboration et l'importance de la manière dont une telle alliance peut accélérer les synergies et les partenariats internationaux. C'est clairement une méthode gagnant-gagnant pour les deux parties et nous pouvons amplifier notre visibilité et nos messages.
FNW : Grâce à ce type d'initiatives, la Semaine de la mode de Copenhague est connue comme l'un des événements les plus pionniers et les plus tournés vers l'avenir. Quels sont les autres axes stratégiques sur lesquels vous travaillez ?
C.T. : Au cours des cinq dernières années, nous avons davantage axé nos ambitions sur le développement de la durabilité. Il s'agit également d'un nouveau domaine pour nous, sur lequel nous continuerons à travailler au cours des prochaines années, et qui est devenu l'un des domaines les plus importants de ce qu'est la semaine de la mode et de nos objectifs. Nous voulons utiliser notre plateforme et la grande influence que nous avons en tant qu'événement majeur pour être les moteurs du changement dans l'industrie de la mode. Nous y parviendrons grâce à nos exigences en matière de développement durable, annoncées en 2020 et mises en œuvre cette année.
Cela signifie principalement que toutes les marques participant à notre semaine de la mode doivent répondre à un total de 18 critères minimum. Il s'agit d'un processus de sélection unique pour la Semaine de la mode de Copenhague. Nous espérons qu'il nous amènera à collaborer avec des semaines de la mode et des institutions de la mode internationales, afin qu'elles intègrent notre cadre de développement durable.
FNW : Comment envisagez-vous les relations avec d'autres semaines de la mode et les alliances qui peuvent être créées entre elles ?
C.T : Pour que les grandes semaines de la mode continuent à s'inspirer les unes les autres, je pense que la tâche la plus importante est de faire de grands progrès en matière de durabilité. Bien sûr, dans notre cas, nous nous intéressons également à la beauté de la mode, à la célébration des grandes maisons ou à la grande créativité qui anime les créateurs émergents de la semaine de la mode de Paris. Nous entretenons également de très bonnes relations avec la London Fashion Week et la Milan Fashion Week. Je pense que nous pouvons créer des synergies et nous inspirer mutuellement de nombreuses manières différentes pour faire de cette industrie un meilleur endroit.
FNW : Pensez-vous qu'il existe encore des différences de mentalité entre les événements et que la Semaine de la mode de Copenhague a une longueur d'avance dans le domaine du développement durable ?
C.T : Bien sûr, je pense qu'il y a encore des différences de mentalité. Je pense que parce que nous sommes d'une certaine manière une jeune semaine de la mode, nous n'avons pas les mêmes avantages ou situations que les semaines de la mode qui ont de grandes maisons de luxe historiques. Il est donc important pour nous de nous positionner et de nous différencier. Nous ne voulons pas essayer d'être ce que nous ne sommes pas, mais respecter l'ADN de notre société, qui est intrinsèquement lié aux valeurs de durabilité et de respect de l'environnement. Être une source d'inspiration en matière de développement durable fait naturellement partie de notre Fashion Week.
FNW : Dans ce sens, comment imaginez-vous l'avenir des semaines de la mode suite à la nécessité de repenser les événements après la pandémie ou pour la protection de la planète?
C.T : L'avenir des semaines de la mode doit avoir deux objectifs clairs. Le premier est de célébrer l'artisanat et la créativité, en promouvant à la fois les créateurs émergents et les marques établies. Et le second est principalement d'examiner comment nous pouvons réduire notre empreinte carbone, l'utilisation des ressources naturelles que nous utilisons dans la production et l'organisation d'une semaine de la mode. En outre, nous avons un rôle clé à jouer en inspirant d'autres secteurs et en ouvrant la voie à cette culture pour qu'ils suivent notre exemple. Pour moi, c'est le scénario idéal pour l'avenir.
FNW : Quelles réactions avez-vous reçues de la part des marques et des acheteurs/participants à la Semaine de la mode de Copenhague ?
C.T : Nos marques et nos partenaires sont pleinement conscients de notre engagement et de nos efforts en matière de développement durable. Il a été absolument crucial de pouvoir faire passer le message aux marques sur ce que nous faisons. Il est important qu'elles comprennent que nous travaillons pour elles, et non contre elles. Nous le faisons parce que nous pensons que c'est l'avenir de l'industrie de la mode, une voie ambitieuse d'exigences écoresponsables qui nous mènera vers un monde meilleur. Et nous sommes là pour aider les marques et les créateurs, en les soutenant et en les motivant pour qu'ils puissent relever les défis que nous leur lançons. Une communication claire et positive est extrêmement fondamentale à cet égard.
FNW : Cette saison se caractérise par la première célébration conjointe des salons CIFF et Revolver. Que pensez-vous de cette alliance ?
C.T : C'est une très bonne initiative, tant pour l'industrie que pour notre ville et les participants à la Semaine de la mode de Copenhague. Pour des raisons logistiques, elle facilite une expérience plus fluide et plus cohérente. Cette union aura des retombées très positives pour l'ensemble de notre industrie de la mode.
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