Les consommateurs et le centre-ville entretiennent des rapports flous. Dans le cadre de Centre-ville en mouvement, dont les dernières rencontres ont eu lieu début mai à Reims, TNS Sofres a livré les résultats du deuxième baromètre sur les attentes des consommateurs en centre-ville.

"Nous constatons une complémentarité entre la vie quotidienne et le tissu de la distribution. A la périphérie, les clients veulent de nombreuses références à des prix imbattables. En centre-ville, la personnalisation du commerce prime", résume John Ozinga, Directeur de Carrefour Property France et mandataire du baromètre.

A Paris, le Passage du Havre (Photo PixelFormula)

Lancé en 2009, le baromètre Carrefour Property - TNS Sofres a pour vocation de comprendre la relation que les Français entretiennent avec leur centre-ville, la place qu'y tiennent les commerces et de dessiner les tendances du commerce de demain. L'étude a été réalisée auprès d'habitants de villes de plus de 20 000 habitants et s'est également concentré sur Reims, Nice, et Bordeaux.

La première bonne nouvelle est que 76 % des personnes interrogées ont un ressenti positif vis-à-vis du centre-ville. Deuxième constat: les Français sont 46 % à affirmer ressentir en ville un sentiment de liberté, contre 39 % un an auparavant. "Le triptyque achats, shopping/promenade structure la relation au centre-ville. La deuxième leçon est qu'il y a une volonté forte des habitants de moderniser leur centre", commente Brice Teinturier, Directeur adjoint de la TNS Sofres. Pour rendre un centre-ville dynamique, 48 % des sondés pensent qu'il faut des commerces de proximité et 47 % également un marché. Seuls 21 et 24 % pensent qu'il faut respectivement des commerces pour le shopping et un coeur historique. "Les leviers de dynamisation du centre-ville sont clairement les commerces de proximité, le marché et les espaces de loisirs. On peut avoir un centre-ville sans centre historique", poursuit Brice Teinturier.

Des rues commerçantes qui se ressemblent
Autre tendance de ce deuxième baromètre: les Français renouent avec l'idée d'une consommation plaisir. Ainsi, la consommation est tournée vers l'innovation (68 % des personnes interrogées), plus orientée vers les grandes marques (49 %) et plus axée sur la satisfaction du plaisir (49 %). Reste la question de l'implantation des enseignes et de la diversité de l'offre. "Le centre-ville reste le lieu marchand de référence dans nos têtes mais pas dans nos pratiques", commente Pascal Madry, Directeur de l'institut pour la ville et le commerce.

Strasbourg et son Tramway (Photo PixelFormula)

Pour la diversité et l'animation, un nouveau métier a vu le jour, celui de manager de centre-ville. Mais, les cartes sont différentes par rapport aux centres commerciaux de périphérie. "Dans un centre commercial, le Directeur est le seul maître à bord. Dans un centre-ville, les acteurs sont bien nombreux", observe Natalie Rouiller, en charge du développement dans le groupe Erdec. En ville, d'ailleurs souvent dans la mode, les groupes installent des succursales car les coûts de l'immobilier sont trop élevés pour des partenaires franchisés.

"J'entends souvent dire que les enseignes sont les mêmes dans toutes les villes mais ces enseignes sont plébiscitées par les consommateurs et augmentent l'estime qu'il a de sa ville", commente un élu. "Nous pouvons faire autant que les centres commerciaux qui ont pris place sur des champs de patates. Il faut faire venir les enseignes mais également animer le coeur de ville. Comme au Moyen-âge, il faut que le centre-ville soit une foire", conclut Gilbert Abitbol, conseiller en immobilier commercial d'Erlon Immobilier Reims.