Centres-villes : un sentiment de déclin qui se renforce chez les clients

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
27 juin 2019

Alors que Centre-ville en Mouvement tiendra les 3 et 4 juillet à Pau les 14e Assises Nationales du Centre-Ville, l’association dévoile son quatrième baromètre du centre-ville et des commerces, qui témoigne notamment des attentes des consommateurs sur ce sujet à l’approche des élections municipales. Mais aussi d’un léger renforcement de la fréquentation des centres-villes, avec 78 % des répondants s’y rendant au moins une fois par semaine, en progression de 5 points sur un an. Cependant, la part des Français s'y rendant de moins en moins, et jugeant ces espaces en déclin, continue à se renforcer.

Selon l’enquête menée par l'Institut CSA, les Français sont désormais 44 % à juger que leur centre-ville est en déclin, en progression de 2 points sur un an, contre 28 % y voyant un développement, en recul de 4 points. Une situation inversée par rapport à celle de 2016, lorsque 44 % du panel parlaient de développement et 30 % parlaient de déclin. Autre constat permis par le sondage : il apparaît que le sentiment de déclin va croissant plus la ville est petite, atteignant les 54 % en région dans les villes de moins de 50 000 habitants, là où il se limite à 38 % dans les villes de province de plus de 100 000 habitants et 20 % pour Paris.

Les Français sont 49 % (-4 points) à juger que la vitalité des centres-villes est un sujet dont on parle de plus en plus, contre 27 % (+3 points) jugeant qu’il revient de moins en moins dans les conversations. Et le sondage montre que 71 % du panel estiment que les maires et conseillers municipaux sont les plus légitimes pour moderniser les centres-villes, contre 26 % mentionnant les commerces de proximité et 20 % les citoyens eux-mêmes.

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Mais, à l’approche des élections municipales, qu’attendent exactement les citoyens concernant leur centre-ville ? La dynamisation des commerces arrive en troisième position, évoquée par 21 % du panel, derrière les questions de sécurité et biens des personnes (33 %), et celles liées au cadre de vie et à l’environnement (31 %). La question su stationnement en centre-ville (9 %) et les rénovations et modernisation des cœurs de villes (6 %) arrivent plus loin au classement.

Faible demande de commerce spécialisé

Dans le détail, si 17 % souhaitent y trouver davantage de commerces alimentaires, ils ne sont que 6 % à réclamer plus de commerces spécialisés. Une nouvelle réponse chiffrée à la multiplication des enseignes nationales et internationales, là où les riverains déplorent la raréfaction des commerces de proximité. Ce que semblent appuyer les habitudes de fréquentation des clients. Ils sont désormais 28 % (+2 points) à dire fréquenter de plus en plus les commerces de centre-ville, contre 36 % (+4 %) mentionnant se rendre de moins en moins en centres commerciaux.

L’enquête offre au passage quelques chiffres sur « l’effet gilets jaunes » ayant touché les commerces. Sur le millier de consommateurs interrogés, 23 % indiquent avoir modifié en conséquence leur fréquentation des centres-villes et il s’agissait pour 83 % d’entre eux de la réduire. Ce serait donc 19 % du panel qui aurait réduit sa fréquentation et 27 % chez les 18-24 ans.