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24 avr. 2023
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Ces marques de mode qui produisent à Paris

Publié le
24 avr. 2023

Pour se démarquer de la fast-fashion, pour travailler en proximité et dans un souci de durabilité, de jeunes marques parisiennes de prêt-à-porter font le choix de produire localement leurs vêtements. Des mordues d'upcycling comme The Ethiquette et Louise Marcaud aux labels Maison Guillemette et Soubacq, FashionNetwork.com s'est intéressé à quatre marques - pilotées chacune par des femmes - qui confectionnent leurs collections à Paris et dans sa petite couronne, et célèbrent ainsi le savoir-faire textile de la capitale.


En y shootant sa campagne, la créatrice Louise Marcaud met en scène son atelier de confection situé à Bobigny - Louise Marcaud


Pour la designer Louise Marcaud mordue d'upcycling, "la fabrication à Paris est une évidence mais également un besoin", souligne celle qui a lancé sa marque éponyme en 2020. Elle a été distinguée la même année par le concours E-Fashion Awards pour ses collections proposant des pièces architecturales mêlant style militaire et tailoring déconstruit, dont la gamme de prix s'échelonne de 160 euros pour une blouse cache-cœur écru à 700 euros pour une veste en patchwork camel. 

Proximité géographique et circuit court

La créatrice de mode a déménagé, en février, son atelier du XIIe arrondissement vers la petite couronne. C'est à Bobigny (rue de Stalingrad) qu'elle confectionne ses collections en petites séries avec des matériaux durables. "Comme je suis toute seule pour faire les patronages, c'est très important pour moi d'avoir les retours en direct avec mon fabricant et d'avoir ainsi un contrôle optimal sur les prototypes et les finitions", ajoute Louise Marcaud.

"C'est vraiment fondamental d'être en circuit court, j'ai la chance d'être géographiquement proche de l'atelier avec mon showroom et cela permet également d'éviter des erreurs ou des incompréhensions vu qu'on n'a pas la barrière de la langue. Evidemment les coûts de production sont élevés car les charges sont énormes pour le loyer, la main-d'œuvre, les machines et l'électricité", admet la styliste accompagnée par les Ateliers de Paris depuis l'an dernier.

Maîtriser les stocks et réutiliser les chutes



Maîtriser la production, une préoccupation partagée par Maison Guillemette. "Ce qui est magique quand on ouvre son propre atelier avec une production internalisée, c'est de décider nous-mêmes ce qu'on peut faire avec nos chutes", confie Guillemette Bataille qui les métamorphose en des coussins, des poupées et des foulards solidaires.

Cette marque parisienne née en 2014 confectionne quant à elle ses robes de mariées et son vestiaire de prêt-à-porter féminin dans un atelier de production en propre situé à Montreuil. Un choix porté sur "la proche banlieue car c'est nettement plus facile pour se faire livrer les tissus chaque semaine plutôt que dans le centre de Paris", sourit sa fondatrice.

Ses bureaux sont installés rue de la Victoire, dans le IXe arrondissement de la capitale, en face de sa première boutique. Depuis la fin de l'été 2020, elle produit ses collections (dont les prix sont compris entre 230 et 650 euros pour les tenues de mariage) dans un espace montreuillois d'une superficie de 300 mètres carrés, qui appartenait à l'une de ses anciens partenaires, Sylvie Moulun, partie à la retraite.


La marque parisienne Maison Guillemette fabrique ses robes de mariées dans son atelier de production à Montreuil - Maison Guillemette


"J'ai racheté son matériel et on a fait rénover un ancien loft pour y installer notre atelier, aujourd'hui onze personnes de notre équipe y travaillent quotidiennement", détaille la créatrice qui a fait ses armes chez Chanel du côté du prêt-à-porter puis de la petite maroquinerie.

Mettre en avant le savoir-faire parisien



Le label de mode unisexe Soubacq revisite le bleu de travail dans une version couture à partir des chutes de Louis Vuitton encore de Courrèges (et les propose de 215 à 315 euros) dans ses ateliers situés à Arts et Métiers. "Je voulais créer la marque la plus parfaite possible, donc en réduisant la pollution et nos émissions, en retrouvant le principe de rareté et d'exclusivité, et évidemment en mettant en avant une fabrication haut de gamme au cœur de la capitale", énumère Louise Drouhet.

"On recrute activement pour agrandir notre équipe et on voit que nos artisans grandissent avec nous, donc même à notre échelle, on voit notre impact sur l'industrie textile locale. On n'a pas besoin d'être un géant du luxe pour contribuer à la préservation des savoir-faire et à la réindustrialisation", assure sa fondatrice basée dans le quartier de Belleville et "heureuse de participer à l'économie locale".

Storytelling sur les réseaux sociaux



​Pour capitaliser sur la fabrication à Paris, "chaque vente est événementalisée dans la newsletter en expliquant comment et où la veste a été fabriquée", abonde Louise Drouhet. Ce choix de produire localement fait également partie intégrante du storytelling de la marque The Ethiquette lancée fin 2019 par la jeune designer Elena Feit, et qui propose ses pièces upcyclées de 165 euros pour un drop top à 1.150 euros pour une cape en tweed.

Sur les réseaux sociaux comme Instagram, elle dévoile "chaque jour en story ou en post les secrets de fabrication dans [ses] ateliers, des interviews avec les couturières, des détails des rouleaux récupérés et des vidéos de la confection pour donner une jolie valeur ajoutée au produit mais également tisser un lien très fort avec les clientes". 

Chaque pièce de la collection ("livrée par coursier dans la capitale") présentée sur son e-shop est accompagnée de la mention "fabriqué dans nos ateliers à Paris". Un hommage à ses fabricants basés dans le IIe et le XII arrondissement qui métamorphosent les tissus inutilisés qu'Elena Feit récupère chez Nona Source, la plateforme en ligne de revente de stocks dormants du groupe LVMH lancée il y a deux ans.

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