Anaïs Lerévérend
22 juin 2012
Chacok fait paraître un appel de ses salariés pour la compétitivité
Anaïs Lerévérend
22 juin 2012
Suite à son placement en redressement judiciaire en 2003, Chacok a déjà connu des heures difficiles. Alors que son plan de continuation opère jusqu'en 2014, la maison de mode féminine haut de gamme basée à Biot (Alpes-Maritimes) connaît aujourd'hui un épisode compliqué auquel elle ne s'attendait pas, et qui a conduit la direction et une grande partie des salariés à exprimer publiquement leur incompréhension. Dans une lettre ouverte publiée vendredi 22 juin, 42 des 49 employés de la maison mère signent un texte par lequel ils s'indignent du rejet le 14 juin dernier de la commission paritaire de validation d'un accord d'entreprise visant à moduler le volume horaire des salariés en fonction des pics d'activité (sous trois formules alternées à 32, 35 et 39 heures).
Chacok printemps-été 2012. |
En effet, le code du Travail prévoit depuis 2010 que, dans le cas des entreprises de moins de 200 salariés pour lesquelles aucun délégué syndical n'a été élu, tout accord d'entreprise doit être validé par la commission paritaire de validation de la branche, composée de représentants des organisations professionnelles (salariales comme patronales). "C'est un dispositif que nous ne connaissions même pas au départ, explique la PDG Laure Grateau, mais nous avons tout fait pour envoyer dans le délai de trois semaines l'accord écrit pour passage le 9 juin, car nous voulions le mettre en place dès le 1er juillet", précise-t-elle.
Sauf que le texte en question n'a finalement pas été validé, "pour des défauts de forme", estime Laure Grateau, mais l'avis motivé de la commission paritaire n'était pas encore consultable à l'heure où nous écrivons. Chacok attend donc que son accord modifié repasse devant le collège en question, le 9 juillet prochain.
Pour Laure Grateau, "il s'agit encore une fois de bâtons dans les roues. Nous sommes une PME, nous nous battons pour notre activité, en développant l'export notamment, et nous tenons aux 40% de production française qu'il nous reste aujourd'hui dans le bassin roannais, affirme-t-elle. Dans ce contexte où on nous parle depuis des mois du made in France, nous ne comprenons pas de ne pas être aidé à être plus compétitifs !", conclut-elle. En attendant le deuxième avis de la commission le 9 juillet prochain, dirigeants et salariés de Chacok redirigent vers une pétition intitulée "Qui veut sauver la peau du fabriqué en France ?" sur le site de la marque.
En contexte de crise, Chacok a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros (20 en 2010). Avec les salariés de ses 17 boutiques en propre en France et à Monaco, l'entreprise recense un effectif total de 110 personnes.
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