PARIS, 3 mars 2006 (AFP) - Décidée et active, d'une élégance un peu baroque chez Chanel, la femme de l'hiver prochain joue de son charme avec bonne humeur et une pointe d'esprit coquin chez Sonia Rykiel, selon les collections de prêt-à-porter féminin pour l'automne-hiver 2006/07 présentées vendredi à Paris.

Photo : François Guillot/AFP

Karl Lagerfeld, qui a baptisé sa collection pour Chanel "Paris sur scène", imagine une femme déterminée et active, avec cuissardes de cuir et gros sac shopping, mais aussi d'une élégance légèrement baroque, avec des chemises à jabots et des pans de mousseline s'échappant des traditionnelles vestes de tweed.

Sous la verrière du Grand Palais où avait été installés loges de théâtre et gradins, défilent des silhouettes décidées en mini-jupe de cuir à ceinture bijou, chemise à jabot, veste de tweed laissant dépasser comme une traîne de mousseline aux nuances de rose. Les cuissardes noires ou blanches sont omniprésentes, de même que les flots plats et noirs en guise de serre-tête, dont les longs rubans tombent dans le dos.

Photo : François Guillot/AFP

Les courts manteaux et les vestes de tweed dévoilent des jabots blancs, des flots noirs se nouent autour du cou ou de la taille, de grands sacs d'aspect vinyl accompagnent les tailleurs de tweed portés avec de longues mitaines à boutons.

Des camélias parsèment une courte cape de lainage crème et des bulles dorées, de différentes tailles, se dispersent au bas d'un manteau noir cintré ou sur une écharpe noire. Un autre manteau accueille des pierreries multicolores sur les épaules et les poignets.

Photo : François Guillot/AFP

Les pantalons noirs, à la taille prise dans une haute ceinture, sont extra-larges. Ils s'accompagnent de chemises noires ou blanches à jabot, d'un flot autour du cou, d'une ceinture chaîne et d'une veste sombre éclairée de broderies dorées sur les épaules et aux poignets.

Le soir, apparaissent des jeux de transparences. Les plis souples d'une robe noire transparente, ourlée de ce qui semble du tulle déchiqueté, tombent sur un large pantalon de dentelle noire. Ailleurs, un flot noir étrangle à mi-hauteur le volume de la jupe en dentelle noire d'une robe bustier au plastron de cristaux scintillants.

Plusieurs célébrités assistaient au défilé, notamment le chanteur Sting.

Photo : François Guillot/AFP

Chez Sonia Rykiel, la maille règne en maître, se déclinant en robes noires, en pantalons, en salopettes, en sacs, mais aussi en grands bérets mous et en fleurs. Ces dernières, en tricot ou autre matière, fleurissent partout, sur les ceintures, les bérets, les seins d'une robe, les encolures, allant même jusqu'à se nicher dans un manteau de fourrure.

Les robes de tricot sont agrémentées de fleurs à la ceinture et d'un oiseau sur l'épaule. Un long manteau gris se pare de cygne, une chemise transparente noire s'abrite sous un long gilet, une salopette de lainage crème laisse entrevoir un portrait entre les bretelles.

Quand le noir hivernal est oublié, une robe de velours s'imprime de feuilles et de fleurs roses, une autre, légère, s'alourdit d'une guirlande de fleurs le long de l'ourlet. Le cygne ajoute encore une touche de sensualité à des robes fluides déclinées en subtiles nuances de rose.

Mais le charme sait se faire plus coquin. "Je m'fais briquer le casse-noisette, je me fais gâter le matou", chante la bande-son tandis que défilent joyeusement des femmes moulées dans des robes de dentelle noire.

De son côté, le Luxembourgeois Haider Ackermann a privilégié les pantalons amples et fluides comme des sarongs, les robes mouvantes à col montant, les blouses à plastron froncé, les vestes de cuir nouées d'un lien à la taille.

Par Dominique SCHROEDER