Son propriétaire, le luxembourgeois Finaluxe avait proposé en août un nouveau projet industriel, visant à sous-traiter la totalité de la production. Puis le groupe avait été placé en redressement judiciaire.

Charles Jourdan collection printemps-été 2007

Le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère (Drôme) a autorisé mercredi 17 octobre la vente du chausseur de luxe Charles Jourdan, en redressement judiciaire depuis le 12 septembre, et donné jusqu'au 31 octobre aux candidats à la reprise pour déposer leur offre. Le tribunal doit se prononcer sur le sort de l'entreprise le 23 novembre à 08h30.

Cette procédure est suspendue à la confirmation du placement en redressement judiciaire de Charles Jourdan par la cour d'appel de Grenoble, qui doit trancher le 25 octobre.

"La vente de Jourdan est une suite logique de la situation actuelle mais nous sommes très inquiets sur le devenir de la marque Charles Jourdan, qui n'a toujours pas été rapatriée au sein du groupe français", a déploré Gilles Apoix, délégué CGC-CFE de Jourdan, devant 150 salariés réunis au tribunal.

"Si la marque n'est pas à vendre en même temps que les ateliers, il n'y aura pas de repreneur, et on va droit à la liquidation", a-t-il averti.

Le chausseur de luxe avait été repris en octobre 2005 par le holding luxembourgeois Finaluxe que les syndicats soupçonnent aujourd'hui de vouloir exploiter ou vendre la marque en se débarrassant de l'outil de production français.

Mais Yannis Bilquez, dirigeant de Finaluxe, a assuré à l'AFP que "la société Charles Jourdan SAS et la marque seront à vendre ensemble". "Nous présentons un package, et nous ne souhaitons pas séparer les deux" a indiqué le dirigeant. M. Bilquez a indiqué être en négociations avec "plusieurs industriels étrangers, qui ont manifesté un intérêt très poussé" pour le chausseur de luxe.

"La seule solution dans un délai aussi court est que les repreneurs posent deux offres d'achat simultanées, une pour les ateliers et le bureau d'étude Jourdan et l'autre pour la marque", a estimé l'administrateur judiciaire de Jourdan, Me Régis Barbey qui a indiqué avoir été contacté par un groupe américain et un groupe français.

"Charles Jourdan Paris", la marque déposée dans les années 50 par le fondateur du groupe, Charles Jourdan, a été immatriculée en Suisse pour des raisons fiscales dès les années 1980. Elle est détenue par une société de droit suisse, Charles Jourdan Holding Age, filiale à 100 % de Charles Jourdan SAS, société française propriétaire de l'outil de production, qui emploie 214 personnes et se trouve en redressement judiciaire pour la seconde fois en deux ans.

(source AFP)