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4 févr. 2010
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Charles Jourdan repris par Royer et Dyag

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4 févr. 2010

L’avenir de Charles Jourdan est désormais entre les mains du groupe Royer et de la société Dyag. Alors que leurs offres séparées avaient été rejetées en février dernier, le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère situé dans la Drôme a cette fois retenu leur proposition commune. Selon une dépêche de l’AFP datée du 16 décembre, les actifs de la société ainsi que les sept boutiques auraient été cédés pour un peu plus de 2 millions d'euros.

Charles Jourdan, Royer
Photographie de Guy Bourdin pour Charles Jourdan

En liquidation judiciaire depuis le 17 décembre 2007, avec à la clef le licenciement des 197 salariés, Charles Jourdan espère ainsi tourner le dos aux années noires. Car en cinq ans, l’entreprise a été confrontée à trois redressements judiciaires. La reprise par le fonds d’investissement suisse Finzurich avait alors donné lieu à de nombreux rebondissements. Car des sommes non versées aux salariés non repris, le non respect des engagements inscrits dans l’accord de reprise avait conduit le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère à prononcer la « caducité » de l’offre.

La décision d’aujourd’hui met ainsi un terme aux multiples soubresauts juridiques de ces dernières années. Le plan de relance mis au point par le groupe français Royer, en partenariat avec Dyag prévoit en premier lieu la création d’une filiale commune entre les deux entités, baptisée temporairement « Jourdan 1921 ». Un nouvel atelier de production devrait en outre voir le jour à Romans-sur-Isère, sans toutefois en préciser la date ni les modalités d'emploi. Il serait alors exploité par la société locale Yann Bastien spécialisée dans la fabrication de chaussures haut de gamme.

Un épilogue qui semble plutôt favorable et pourtant appelle de nombreuses réserves du côté des syndicats. Christophe Pinto, ancien délégué syndical CFDT, a déclaré à l’AFP que « dans cette offre, il n'y a rien sur les salariés (...) Pour nous, cette décision signe la mort de la société Jourdan. Et de poursuivre, faire fabriquer en France, ce n'est pas vraiment le modèle économique du groupe Royer. On peut toujours rêver, mais à moins qu'ils en aient changé radicalement, on peut imaginer que tout sera fabriqué dans des pays à moindres coûts salariaux ». Et de fait, on peut lire sur le site Internet du groupe que 85 % de sa production est réalisée en Asie. Anne Royer, directrice de la communication du groupe, a précisé pour sa part que tout était à l’étude à l’heure actuelle.

En outre, les repreneurs ont indiqué que de nouvelles collections allaient être lancées. Une refonte du réseau de distribution serait également au programme. Un domaine dans lequel Royer se sent à l'aise. En effet, il compte parmi les plus importants distributeurs et grossistes de marques de chaussures, Des licences qu’il détient en portefeuille aux marques rachetées, dont dernièrement Kickers et Stéphane Kélian en 2007, le groupe gère une dizaine de marques, telles que Converse, Morgan, Paul and Joe Sister, ou encore Von Dutch et Patrick Cox. L’acquisition de Charles Jourdan s’inscrit ainsi dans la volonté du groupe de constituer un pôle « luxe » au sein de son portefeuille. En 2008, il déclare avoir enregistré un chiffre d’affaires de 260 millions d’euros pour un total de 29 millions de paires vendues.

Quant à la société Dyag, entre la fabrication et la distribution de ses propres marques comme Beefly ou Butterfly et celles qu’elle déteint en licence (Balmain, Jean-Louis Scherrer), elle affirme avoir vendu 80 000 paires en 2009 et compter déjà près 50 000 paires en commande.

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