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22 févr. 2007
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Chaussures à roulette et sabots à trous, deux modes qui valent des milliards

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AFP
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22 févr. 2007

NEW YORK, 22 fév 2007 (AFP) - Des baskets à roulette incorporée, les Heelys, ainsi que d'improbables sabots troués en plastique fluo, les Crocs, deux modes qui font un tabac aux Etats-Unis, ont raflé en quelques mois des milliards de dollars sur le Nasdaq, la Bourse électronique de New York.


Modèle femme Heelys

Le succès des Heelys, lancées en 2000, a vraiment éclaté ces derniers mois : les trottoirs des grandes villes américaines se sont peuplées d'enfants à roulettes, qui glissent sur le bitume avec des chaussures apparemment normales.

L'inventeur, Roger Adams, a bricolé un jour de 1998 une vieille paire de baskets avec un couteau chauffé au rouge, pour loger une roue dans le talon.

Il a ensuite déposé plus de 77 brevets dans 25 pays et créé son entreprise en 2000, avec un fonds d'investissement texan, puis organisé la production en Asie et convaincu peu à peu des distributeurs.

Près de 4 millions de paires se sont vendues pendant les neuf premiers mois de 2006, trois fois plus qu'en 2005. Le chiffre d'affaires a quadruplé, à 117 millions de dollars, pour un bénéfice de 18 millions.

Adoptées par des athlètes et des stars, les Heelys ont été l'un des cadeaux phares de Noël dernier.

Fort de son succès, Heelys s'est introduit en Bourse le 8 décembre : l'action, proposée à 21 dollars, en vaut autour de 37 actuellement, portant la valeur de l'entreprise à environ un milliard de dollars. Et l'inventeur amateur, qui possède 17,4 % du groupe, est riche de 170 millions de dollars.

Selon la société de Bourse Bears Stern, Heelys vendra en 2007 quelque 8 millions de paires, dont 15 % à l'international.

La sécurité reste son talon d'Achille : des enfants se sont blessés, des centre-villes les ont interdites, l'association World Against Toys Causing Harm les a cataloguées comme l'un des 10 pires jouets de l'année.

Une autre chaussure hors norme connaît un destin encore plus fulgurant. Les Crocs, des sabots en résine multicolore à petits trous, aux couleurs fluo, pèsent en Bourse plus de deux milliards de dollars.

Là encore, l'idée vient d'amateurs, de trois copains de Boulder (Colorado, centre), George Boedecker, Lyndon "Duke" Hanson et Scott Seamans, qui pendant des vacances s'entichent d'un sabot élastique à trous acheté au Canada et imaginent d'en faire un marché.

Financés par leurs proches, ils vendent ce sabot inélégant mais confortable, anti-odeur et anti-bactérien, d'abord à des plaisanciers puis à ceux qui travaillent debout, et à leur propre surprise, les Crocs deviennent un accessoire de mode.

Véritablement lancée fin 2002, leur entreprise rachète l'usine canadienne de sabots en 2004 et son brevet de résine, et élargit la production au Mexique, en Chine, en Italie et en Roumanie.

A peine les ventes décollent-elles qu'en février 2006, ils introduisent l'entreprise en Bourse à 21 dollars. L'action vaut aujourd'hui 54 dollars et le groupe vaut 2,1 milliards.


Chaussure Crocs

Les Crocs séduisent tous les âges: des sabots à thèmes vont être créés avec Disney, des clubs de sports. Des stars en portent, comme Jack Nicholson, le cofondateur de Google Larry Page et le chef Mario Batali. Un fan club s'est créé sur internet.

"Crocs a accompli en deux ans ce qu'une marque très populaire réalise généralement en 10 ans", analyse la société de Bourse Robert W. Baird.

Le groupe a vendu plus de 20 millions de paires en 2006, dont près d'un tiers à l'international, pour 355 millions de dollars, et prévoit environ 500 millions de dollars de ventes en 2007. Son bénéfice 2006 a atteint 64 millions.

Crocs et Heelys misent notamment sur l'Europe, espérant y répliquer le succès américain.

Leur succès reste pourtant fragile, à la merci d'un retournement de la mode, ou pire encore, des contrefaçons. Les Crocs se vendent entre 30 et 60 dollars, mais on trouve déjà des imitations pour... 1 dollar.

Par Laurence BENHAMOU

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